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22 novembre 2024

David Nakache (PS) : « Nous devons mener un combat culturel »

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Le combat était mené avec ardeur mais le résultat n’a pas été à la hauteur des espérances. Battus par le maire sortant passe encore, mais se faire doubler par la candidate du FN, plus ou moins inconnue, alors…


nakache-2.jpg Dire que ce coup de bâton a été métabolisé ce serait faire preuve d’ingénuité. Toutefois, en politique, comme dans la vie, il faut savoir tourner la page et regarder devant soi.

D’autres compétitions électorales attendent et les défaites d’aujourd’hui peuvent préconiser les victoires de demain…. à condition d’en avoir compris pourquoi !

Un des jeunes cadres du PS nicois, David Nakache (mandataire d’Arnaud Montebourg dans les Alpes-Maritimes), a animé une réunion publique sur le bilan des élections municipales et la nécessaire rénovation du parti socialiste.

Nice-Premium: Quels enseignements tirez-vous de ce débat ?

David Nakache: Les militants sont bien sûr sous le coup de la défaite, après une campagne courageuse et de qualité et, au final, un score a contrario extrêmement bas. Mais, contrairement à ce que je craignais, ce n’est pas l’abattement qui a prédominé, plutôt une volonté de reprendre les choses en main, de relever la tête et de combattre.

Pour autant, nous partageons tous le besoin d’analyser à la fois la défaite et le nouvel échiquier politique auquel nous sommes confrontés.

Nous faisons face à une abstention massive, notamment chez les jeunes. Plus inquiétant encore, les villes que le Front National a gagné sont des villes où la participation est très élevée, comme à Fréjus (71,46%). Ce qui veut dire que le Front National, lui, a su parler aux abstentionnistes. Il consolide d’ailleurs son implantation et 14 villes sont désormais gérées par l’extrême droite en France.

Nice-Premium: Et localement ?

David Nakache: Nous assistons à une dérive populiste généralisée de la parole publique locale.

Le seuil du tolérable se déplace et l’on accepte sans sourciller des propos qui auraient provoqué un tollé, il y a dix ans à peine.

Le populisme, c’est Philippe Vardon déposant une liste « islamisation, immigration basta » et déclarant, en débat public et dans l’indifférence généralisée, que les mariages entre personnes de mêmes sexes sont « des unions contre nature ». C’est Jean-Marie Le Pen déclarant la présence des Roms « urticante » et Marie-Christine Arnautu défendant la préférence niçoise pour le bénéfice des aides municipales. C’est Christian Estrosi qui, plusieurs mois auparavant et déjà en campagne, stigmatisait les Roms et l’Islam, flattait la communauté Pied-Noir et exploitait un fait divers dramatique à des fins politiciennes.

La droitisation de la société se double ici d’un populisme identitaire très particulier et d’un clientélisme pesant sur la ville comme une chape de plomb.

Nice-Premium: Et face à cela, que préconisez-vous ?

David Nakache: Nous devons mener le combat culturel. C’est ce que nous expliquent plusieurs politologues et il faut les écouter. La gauche a la fâcheuse tendance à proposer les bonnes solutions, véritablement efficaces, mais sans pour autant parvenir à les expliquer et à convaincre car elles sont souvent techniques et complexes.

La droite, elle, use et abuse de symboles, d’images et de représentations. Le combat culturel ne consiste pas à abandonner les solutions concrètes et techniques à différents problèmes, mais à leur donner du sens au sein d’une vision globale dans laquelle les citoyens peuvent se projeter et s’inscrire. Il s’agit de proposer une autre vision du monde et des rapports humains, du développement urbain et économique d’une ville, de cliver sur nos valeurs, de revenir à nos fondamentaux, de re-politiser notre discours.

La droite extrême et l’extrême droite niçoises défendent les classes dominantes tout en parvenant à se faire élire par les classes populaires. Nous devons poursuivre et amplifier un long travail d’éducation populaire pour lutter contre ce phénomène.

Par ailleurs, la remise en question de nos pratiques militantes me semble indispensable. L’ouverture de notre parti sur la société civile par des actions participatives est l’un des leviers de la rénovation. Le fait de tisser de nouveaux liens avec le monde intellectuel en est un autre. Nous disposons de différentes pistes à explorer. La remise en question des pratiques politiques ne peut se faire en un jour mais la volonté est là et le processus de rénovation est lancé.

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