Le musée Regards de Provence se trouve dans ce lieu de la capitale Phocéenne qui est devenu un rendez-vous artistique et culturel depuis 2013. Il est situé tout à côté du MUCEM, installé dans l’ancien bâtiment de la station sanitaire. Un film en boucle évoque cette époque où les immigrants devaient satisfaire à des contrôles médicaux et sanitaires.
Nous sommes derrière le fort Saint Jean, l’église Saint Laurent et les deux Majors, le décor se complète par la gare maritime. Le musée Regards de Provence présente actuellement une exposition sur les artistes de Montmartre et plus particulièrement du Bateau Lavoir.
On pourra s’étonner d’un tel sujet à Marseille. Pour en comprendre la thématique, il faut s’éloigner du titre et savoir lire et voir au-delà. En découvrant les artistes honorés, on s’aperçoit de la pertinence de cette exposition.
Ils ont tous un rapport proche ou éloigné avec la Méditerranée, que ce soit par leur origine ou leur amour pour ses rivages, la lumière transparente de l’air ou encore son climat. Ayant donné cette définition, on comprendra qu’ils sont très nombreux à répondre à de tels critères.
C’est ainsi la vie du Bateau Lavoir où de Picasso à Braque ou encore Dufy, ils ont posé leurs chevalets et leurs pinceaux. Cette exposition est complétée par une autre où ce sont les Femmes en Provence et en Méditerranée qui en sont le thème.
Tandis que les larges baies vitrées nous laissent percevoir les îles du Frioul, la mer scintillante de soleil, le port aujourd’hui assoupi, le fort Saint Jean, la villa Méditerranée et le Mucem, nous poursuivons notre visite où les artistes se sont inspirés de la femme, elle est bien l’avenir de l’homme et parmi les œuvres exposées, Dali en est un peu le phare. Une prochaine exposition aura pour thématique : Marseille éternelle, son port, les calanques et l’Estaque.
Un programme alléchant qu’il ne faudra surtout pas manquer. On n’aura pas oublié la destination initiale des lieux. L’art et la poésie, la peinture, la sculpture, en un mot la beauté, ont succédé à la misère et à la tragédie de ces immigrants passant par là.
Le film nous donne après le plaisir du beau, l’émotion du tragique d’êtres humains qui furent déshumanisés.
Thierry Jan