Le XX° siècle commença avec le premier conflit mondial, celui qui renversa quatre empires : Russie, Autriche, Ottoman et Reich Allemand.
Cette guerre fut la fin d’une époque, celle d’une Europe insouciante et dynamisée par le progrès, lequel semblait sans limite avec les sciences, leurs promesses et l’industrie.
Ce progrès sera sans limite, mais avec une guerre qui ensanglanta le continent à une telle ampleur que certains parlèrent d’un suicide et on peut, en voyant avec le recul de l’histoire, donner un certain crédit à cette thèse. La guerre qu’on voulait fraîche et joyeuse s’enlisera dans les champs jadis cultivés, devenus d’honneur et les combattants enterrés dans la boue s’affronteront quatre longues, trop longues années dans des hostilités nées suite à un attentat dans une ville de Serbie. La haine, l’orgueil et l’aveuglement feront le reste avec l’embrasement généralisé de la vieille Europe.
Cent ans après, soit un siècle, la France et pour ce qui nous concerne : Nice, vont célébrer cet évènement, un devoir de mémoire envers ceux qui sont tombés pour la liberté et leur pays. Les commémorations de ce conflit se poursuivront jusqu’en 2020, afin de ne manquer aucune étape de cette guerre achevée en 1918, mais qui fut officiellement achevée en 1920 avec les derniers traités de paix dont celui de Trianon avec la Hongrie et de Sèvres avec la Turquie.
Nice n’était française que depuis un peu plus de cinquante ans et scella
définitivement son rattachement, les italiens parlent de réunion, avec la France, par le sacrifice de ses fils sur les champs de bataille.
Lors de la présentation des manifestations de ce glorieux centenaire, monsieur Christian Estrosi député maire de Nice évoqua le XV° corps et les honteuses accusations à son encontre faites en 1914. Il parla également du village de Flirey où une stèle avec l’aigle de Nice témoigne de farouches combats, Cimiez honore par une avenue cette bataille. Nice a un monument aux morts et la liste des noms des enfants de la capitale du Comté tombés devrait suffire pour répondre à l’ignoble accusation envers le XV° corps. La guerre et ses années sanglantes seront évoquées : 1915 avec l’entrée en guerre de l’Italie aux côtés de la France et des alliés, 1916 avec Verdun dont le nom suffit pour marquer les esprits. 1917 avec l’entrée des Etats Unis dans le conflit et la défection de la Russie suite à sa révolution où la famille impériale fut massacrée, 1918 avec la fin de l’écho des canons et la paix revenue, paix difficile puisqu’il faudra deux ans pour la conclure, mais paix fragile avec le second embrasement vingt ans plus tard. De la guerre à la paix, ce titre ne veut pas évoque Tolstoï, mais souligner une évidence historique.
Depuis 1945, depuis bientôt 70 ans, notre vieille Europe est en paix et après la chute du mur de Berlin, elle marche de concert, unie et vers une union encore plus resserrée. La commémoration de ce conflit, outre un devoir de mémoire envers ceux qui sont tombés et nos aïeux aujourd’hui disparus, doit également nous inciter à poursuivre l’œuvre entreprise au lendemain de la seconde guerre mondiale, œuvre de réconciliation et de pardon entre les nations de cette Europe.
En cette année 2014, nous fêterons également les débarquements de 1944 qui libérèrent la France et la Provence du joug nazi et il ne faut pas voir une coïncidence entre ces deux évènements, mais la confirmation de la volonté de la paix en Europe, une Pax Romana retrouvée après 1500 ans de guerres, dans une Europe unie et solidaire.
Thierry Jan