Le nouveau thriller de Maxime Chattam, La patience du diable, est paru début juin aux éditions Albin Michel. Après La conjuration primitive, Nice Premium s’est laissé happer dans les ténèbres et a suivi l’héroïne, Ludivine Vancker, sur les traces du diable… Et si Satan existait vraiment ?
Paris, dix-huit mois après les épisodes de Val-Segond et l’affaire *e. Ludivine Vancker est toujours enquêtrice au sein de la Section de Recherche de la capitale, sa participation à l’arrestation d’un go-fast pas ordinaire va la plonger dans une nouvelle enquête. En compagnie de Segnon et Guilhem, flic fraîchement débarqué à la SR, Ludivine devra surmonter ses peurs, résoudre de multiples enquêtes en parallèle – la traque d’un dépeceur, la tuerie dans un TGV, des personnes retrouvées mortes de peur… – et pourchasser le diable.
Le nouveau cru Maxime Chattam, La patience du diable porte l’empreinte du Mal sur chaque page et l’auteur nous fait pénétrer dès le premier chapitre au cœur du sujet. Écrit comme d’habitude à le troisième personne, Maxime Chattam alterne les chapitres de l’enquête menée par Ludivine avec des chapitres centrés sur les tueurs. Les agressions, les meurtres sont nombreux dans La patience du diable, l’ambiance est sombre, puante, sentant le souffre et la peur. Le récit est parfois violent et les héros ne seront pas épargnés.
Ludivine, tête brûlée, tenace, est la figure centrale de cette histoire, blindée aux sentiments et aux émotions depuis la perte d’Alexis. D’ailleurs, tout le talent de Maxime Chattam est là : savoir rédiger un thriller efficace et brutal, tout en proposant aux lecteurs des passages pleins d’émotions.
Elle est accompagnée du fidèle colosse black Segnon, qui avec sa femme Laëtitia et ses enfants, prendra une place plus importante au fil des pages. On découvre de nouveaux personnages : Guilhem, flic et futur marié plus effrayé par les plans de table que par les rapports d’autopsie, Magali, à la tête d’un autre groupe d’enquête, Ben, le colonel Jihan et aussi les nombreux proches des victimes et des tueurs dont il est intéressant de découvrir le point de vue.
Très bien écrit, parfaitement documenté, presque visuel, La patience du diable est un nouvel exemple que la plume Chattam sait quoi dire et bien le dire. Cependant, certains passages très descriptifs peuvent paraître un peu longs. Le suspense est bien sûr très présent mais il s’accélère nettement dans la seconde partie du bouquin.
Mais La patience du diable n’est pas uniquement un policier prenant, l’auteur amène dans son récit une réflexion sur le monde d’aujourd’hui, sur la société de consommation, les effets de meute, les tueries de masse, la crise et ses conséquences sur des personnalités déjà fragiles. Tout un questionnement sociétal captivant mais effrayant.
Et si l’évolution logique de l’homme se trouvait dans ses plus bas instincts ? Et si le Diable profitait des maux de la société pour faire surface ?