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7 novembre 2024

Laurence Parisot : « Les 35 heures, une erreur de raisonnement »

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parisot_005.jpg « Nous pouvons prendre une voie qui permet de rester un pays riche, un pays de bien vivre mais on risque de passer du mauvais côté. Il existe une menace d’appauvrissement. Certains estiment que la France ne peut pas prendre cette voie. Mais c’est arrivé à l’Argentine et ça peut arriver à la France ». Laurence Parisot, présidente du Medef, dès l’entame de son discours lors de la 5ème édition des Entreprenariales, a voulu démontrer à l’assemblée venue en nombre que la période que nous vivons est un tournant.

Sans employer le terme crise, elle décrit le déclin de la France : « Dans les années 60, notre croissance annuelle était supérieure aux Etats-Unis et à l’Angleterre, dans les années 70, elle était équivalente ou légèrement inférieure, au milieu des années 80, elle est devenue nettement inférieure. La dette représente aujourd’hui 66% du PIB contre 30% il y a 20 ans. Si on continue de la sorte, en 2015, la dette représentera 100% du PIB ». Laurence Parisot s’adressait à un auditoire connaissant très bien les responsabilités au sein des entreprises. Elle devait les rassurer et mettre des images sur le slogan du Medef « L’entreprise c’est la vie » : « L’entreprise a un rôle clé. Ce n’est pas une île isolée. Elle vit et voit ce qu’il se passe. Nous ne sommes pas aveugles. Arrêtons de faire croire qu’une entreprise peut tout faire. L’entreprise c’est la vie et comme tout le monde, elle est mortelle et il faut la choyer ».

Les 35 heures et emploi

parisot_040.jpg Laurence Parisot n’aime pas les 35 heures, un peu comme José Bové et ses OGM. Pas un discours, pas une visite, pas une intervention sans évoquer les 35 heures qui sont, pour elle, « une erreur de raisonnement » : « Le travail ne se divise pas. Au contraire, il devrait se multiplier. Plus on travaille, plus on en donne aux autres et par conséquent on crée des emplois. A l’IFOP (ndlr : entreprise de Laurence Parisot), quand je travaille dix heures au lieu de sept, j’ai besoin d’embaucher une nouvelle assistante. Au nom de quelle supériorité, en France, on pourrait faire en 35 heures ce que les autres font en 37 ou 40 heures. »

Baisser le chômage, des entreprises qui développent restent les priorités du Medef comme de la majorité des Français : « Nous sommes tous concernés par le chômage. Être à 10% de chômage depuis 25 ans est une honte et une anomalie. Les autres pays, comme l’Angleterre et l’Espagne ont réussi à le faire chuter. Pour cela, il faut favoriser le débat et l’échange. J’ai lancé, il y a un mois, la délibération sociale avec les syndicats. Avant de négocier, il est important de voir si on peut partager le même diagnostic. Si on n’avance pas, c’est qu’on n’a pas le même point de départ. C’est pour mieux comprendre les arguments des uns et des autres. »

Laurence Parisot en compagnie de Christian Tordo, président de l'Upe06
Laurence Parisot en compagnie de Christian Tordo, président de l’Upe06
Dernière idée développée et qui risque d’en fâcher quelques uns : faciliter les licenciements. Laurence Parisot emploie un néologisme « séparabilité » et en fait un parallèle avec le divorce : « Jusqu’en 1975, on ne pouvait pas divorcer sans la logique de la faute. Il fallait un coupable. C’est pareil dans l’entreprise. Le chômage baisserait si c’était plus facile de se séparer de quelqu’un à cause des dépenses et l’entreprise embaucherait plus. Il est temps de l’expliquer pour faire avancer les choses ».

Le Medef veut faire avancer les choses. Laurence Parisot a sa logique. Les syndicats aussi. Les deux vont peser de tout leur poids pour les présidentielles. Qui sera le plus écouté ? Réponse dans quelques mois.

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