C’est officiel. Le triumvirat composé des trois anciens Premiers ministres Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé et François Fillon prend la « direction provisoire » de l’UMP, et Luc Chatel est nommé secrétaire général, après un vote unanime du bureau politique du parti. ce mardi 10 juin.
Les quelques cinquante membres du bureau politique, sorte de gouvernement élargi du parti, ont tous voté en faveur de la « proposition de résolution » faite par Raffarin, Juppé et Fillon.
Celle-ci définit « le mandat du trio » qui lui donne notamment « le pouvoir de prendre et de soumettre au BP, les décisions administratives et financières urgentes, rendues nécessaires par la situation du mouvement ».
Cette direction provisoire, installée après la démission forcée de Jean-François Copé en raison de l’affaire Bygmalion, restera en place jusqu’au congrès de l’automne qui élira un nouveau président.
Après les polémiques des derniers jours, où chaque « clan » a tenté de profiter de la situation de crise pour se placer et avancer ses pions, on revient à une situation de compromis.
Reste à décider ou confirmer si le futur Président du parti pourra être, ou pas, candidat à la présidentielle de 2017, et si les primaires de 2016 auront bien lieu comme prévu à l’heure actuelle.
Si on en reste à l’échéance la plus proche, il semble que les trois membres du triumvirat ne seront pas candidats pour des raisons différentes: Raffarin parce qu’il vise la présidence du Sénat, et Juppé et Fillon pour cause d’ambition présidentielle. Luc Chatel étant là comme figurant de l’absent/présent Nicolas Sarkozy,
On attend avec impatience et intérêt que les ambitions des uns et des autres se dévoilent.
Et, en cherchant bien, pourquoi la petite boule de la roulette ne pourrait pas s’arrêter sur le nom de Christian Estrosi ?
L’élu niçois peut plaire ou déplaire, mais personne ne peut nier que c’est du « solide ». Trente ans de vie politique valent plus de quelques diplômes universitaires et l’expérience du territoire, sans parler des nombreux succès électoraux, dans la 5ème ville de France, en font peut-être pas un candidat plus crédible que ceux que l’on voit s’agiter devant les micros, à la recherche du bon cadrage et de la belle phrase (catégorie des : Il ne dit rien, mais comme il le dit bien !).
Alors, pour remettre sur les rails un parti qui n’exprime plus une véritable ligne politique claire et qui abrite seulement les ambitions politiques de quelques pseudo-cadors (en attendant le sauveur ?), pourquoi ne pas se tourner vers quelqu’un qui ne sera jamais un trois étoiles Michelin mais qui saura faire une bonne cuisine comme on en fait, souvent, dans les restaurants de province ? La présentation ne sera peut-être pas parfaite mais, au moins, le client en aura pour son argent.
D’ailleurs l’intéressé lui-même n’exclut pas de rentrer dans la course :
@estrosi: Si vous me posez la question de la présidence de l’UMP, je le dis clairement : je n’exclue rien. Je veux le retour au gaullisme #franceinfo
Encore quelques semaines à patienter avant de connaitre le choix final du Maire de Nice mais, il est à parier que s’il présente sa candidature à la présidence de l’UMP, outre enlever une épine du pied de certains, il aurait vraisemblablement des grandes chances de toucher au but.