Jusqu’au 13 octobre , le musée National Pablo Picasso de Vallauris expose l’artiste espagnole Alicia Framis qui avec sa récente série des chambres – chambres à crier, à oublier, chambres pour protester ou pour développer des idées dissidentes – continue de questionner l’environnement social et humain actuel, met en évidence les dispositifs d’aliénation et autres moyens de coercition.
Avec cette exposition, « La Guerre et la Paix, Alicia Framis entend créer une chambre des livres interdits, une bibliothèque d’ouvrages qui, objets de censure, sont ou ont été interdits et dont les auteurs ont connu ou connaissent encore des difficultés avec le pouvoir judiciaire ou politique. Dans certains cas plus graves, quelques-uns d’entre eux vont connaître la prison, la torture ou la mort.
Ouverte aux visiteurs, cette chambre de livres interdits est un lieu d’étude et de réflexion où chacun pourra évaluer les méfaits d’une censure qui a jadis frappé des ouvrages aujourd’hui reconnus comme d’authentiques chefs-d’œuvre et qui appartiennent pour, beaucoup d’entre eux, au patrimoine culturel mondial.
Ainsi, des Nouveaux Contes de La Fontaine au Candide de Voltaire ou aux écrits de Giordano Bruno, de Lolita de Nabokov au Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, de La Bible à Mickey Mouse, force est de constater que la censure s’abat, au fil du temps et sans distinction aucune, sur nombre d’ouvrages aux contenus les plus variés.
Pour Maurice Fréchuret, directeur des Musées Nationaux des Alpes-maritimes , « Cette proposition trouve pleinement son sens dans la chapelle que Picasso a transformée en un temple pour la paix et dans lequel, dénonçant la guerre, l’artiste a peint un attelage, belliqueux, tout de violence, qui foule du sabot un livre, symbole de culture et de liberté ».