A seulement 22 ans (depuis le 11 mai dernier) Pierre-Ambroise Bosse se positionne déjà parmi les meilleurs mondiaux sur 800m. Le jeune français franchit les étapes unes à unes et vise la médaille d’or aux prochains championnats d’Europe de Zurich (12-17 août). A Monaco ce vendredi, l’objectif est de profiter de la forme actuelle pour réaliser un bon chrono.
Nice Premium : Il y a un an, Pierre-Ambroise, vous réalisiez votre record personnel sur 800m (1’43’’76) ici-même à Monaco. Quelles sont vos sensations avant de retrouver cette piste du Stade Louis-II ?
Pierre-Ambroise Bosse : C’est toujours un plaisir de revenir ici, le cadre est magnifique et les conditions toujours excellentes. Cette piste je la surnomme « la piste magique ». Je n’ai couru qu’une fois ici mais dès les premières foulées, on sait qu’elle est propice à de très bonnes performances. Courir en France, pour nous athlètes français, c’est toujours incroyable. On est toujours bien accueillis, ça met un peu de pression mais je considère qu’elle est positive, elle donne de la force.
NP : Ce vendredi, le plateau du 800m est très relevé avec Rudisha, Aman, Amos, Kaki et d’autres. Comment envisagez-vous cette course ?
PAB : Ces mecs sont « battables » sur une course. Tout se joue vraiment dans un mouchoir de poche à l’arrivée. Il faudra courir intelligemment, sans trop se faire bousculer et éviter les chutes. Ces courses sont tellement techniques que la moindre erreur est préjudiciable.
NP : Quelles sont vos sensations après l’enchainement Paris-Reims ?
PAB : La forme est à 1000% (rire). Je suis actuellement dans la forme de ma vie et c’est vrai !
NP : Le record de France du 800m est toujours détenu par Mehdi Baala (1’43’15 en 2002). Avec la forme actuelle et les chronos qui descendent, cette performance traine-t’elle dans un coin de votre tête ?
PAB : Bien évidemment qu’on y pense. Cette année il me reste 4 courses pour battre ce record : Monaco puis Zurich (Diamond League), Rieti et Bruxelles. J’ai décidé de ne plus me mettre de pression car ça ne fonctionne pas. Je suis plutôt un « je-m’en-foutiste » donc ça viendra quand je ne m’y attends pas.
NP : Le 15 août prochain se déroulera la finale du 800m au Letzigrund de Zurich. Que représente cette date ?
PAB : Je ne la connaissais pas précisément mais je sais que l’objectif de cette année, sans aucun doute, c’est de ramener l’or. Toute ma préparation physique, psychique, mentale est calquée sur cet objectif, passer la ligne d’arrivée de ces Championnats d’Europe en tête.
NP : Vous avez été champion d’Europe Juniors puis Espoirs. Il reste donc une marche à gravir…
PAB : Je ne me vois pas perdre, ça me ferait mal. A moi de trouver les clés pour ne pas être déçu. La solution à Zurich sera de partir vite, passer dans un bon chrono à la mi-course et après on verra. Avant ça il faudra récupérer car je courrai 3 courses en 3 jours, c’est très dur.
NP : Tout le monde connait votre côte très décalé : la tenue de l’équipe de France de football à Saint-Denis, les impressions d’après-course version footballeur. D’où vient cette décontraction ?
PAB : Je fais du sport sans jouer ma vie sur ces courses. J’ai un contexte familial et économique qui me convient parfaitement donc je me fais plaisir. L’athlétisme c’est ma passion, j’en fais maintenant depuis longtemps. J’aime rire, j’aime les gens qui me font rire et il faut donner du plaisir aux gens. Le but c’est ça et après qu’on me redonne cette énergie quand je suis sur la piste.
