La crise du gouvernement Valls avec sa démission et la position d’Arnaud Montebourg qui a officialisé son départ et sa prise de distance de la politique réformiste proclamée, encore ces derniers jours, par le président de la République ont été au centre de l’actualité d’hier.
En fait, après les déclarations et les proclamations à la presse de celui qui sera, à partir de ce jour, l’ex Ministre de l’Economie, on comprend mieux que son discours de dimanche dernier, à l’occasion de la Fête de la Rose sur ses terres bourguignonnes, n’était qu’un acte bien préparé dans un scénario écrit à l’avance : Provoquer une crise du gouvernement pour reprendre sa liberté de parole… et d’action.
On ne s’ auto-proclame pas, toute modestie mise à part, le nouveau Cincinnatus sans y avoir pensé… et Arnaud Montebourg va se positionner en rassembleur des partisans « d’une autre politique » et pourra, le moment venu (primaire pour la présidentielle 2017 ?) jouer son va-tout.
Un jeu dangereux mais qui pourrait se révéler fructueux : En fait, ne serait-il pas un candidat au profil jeune et médiatique, un héros de la gauche de gauche au nom du patriotisme économique et social (même si on ne comprend pas très bien ce que cela veut dire, mais ça passe bien aux oreilles des gens !) ?
Dans le capharnaüm de la journée d’hier, les hommes politiques azuréens ont apporté leur contribution à la confusion en montrant que, si à gauche chacun met en avant son égo et sa carrière professionnelle, la droite locale ne va pas, elle non plus, au delà des discours démagogiques.
En fait, dans les déclarations chacun on y retrouve aussi leurs différences tactiques.
« Je demande au Premier Ministre de réunir les groupes parlementaires afin de trouver un accord sur 6 mesures de sauvegarde nationale. »
Ainsi Christian Estrosi – qui endosse déjà les habits du candidat à la primaire de droite pour la présidentielle ? – imagine une issue institutionnelle à la crise gouvernementale en proposant au Premier ministre un « pacte parlementaire » pour sortir la France de la crise.
Les mesures évoquées* , au delà de quelques chevaux de bataille récurrents du Maire de Nice qui reviennent toujours, ont fière allure et bon impact au niveau de l’énonciation.
Toutefois l’application de celles de nature économique, dont la mesure n’est pas précisée, reste marquée d’un point d’interrogation quant au coût pour le budget de l’Etat ainsi que leur financement, mais, bien évidemment, le point positif pour son auteur n’est pas là mais dans leur cliché attrayant..
Quant à Eric Ciotti, député UMP proche de François Fillon, il évoque une crise politique majeure: « Inédite peut-être sous la Ve république. Le gouvernement a encore la majorité ? Nous le verrons très vite à l’Assemblée nationale puisque j’imagine que ce gouvernement va exclure les ministres-frondeurs qui vont alimenter une forme d’opposition qui comprenait déjà les communistes et les Verts ».
Au nom de l’UDI locale Rudy Salles, lui, est encore plus lapidaire : pour lui, la politique du Président Hollande et du gouvernement Valls est en pleine faillite et il demande la dissolution de l’Assemblée nationale et le recours au vote.
Plus modéré le maire d’Antibes Jean Leonetti pour lequel l’exclusion des ministres-frondeurs est une conséquence logique de leur attitude qui frôle l’insubordination.
Juste pour mémoire on doit rappeler que le déficit public de la France est passé de 2,7% du PIB en 2007 à 7,5% en 2009, avant de redescendre à 7,1% en 2010, puis à 5,2% en 2011. En 2012, il a été de 4,8 et en 2013 de 4,3. Il est estimé pour cette année à 4% environ.
Comme quoi… Les problèmes ne sont pas d’aujourd’hui, ni d’hier…