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22 novembre 2024

Campus Jeunes UMP : Christian Estrosi annonce le retour de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP

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Et bien la surprise (qui en fait n’en était pas vraiment une) a été dévoilée : Nicolas Sarkozy reviendra à la tête de l’UMP (le parti changera probablement de nom car les experts en marketing de l’ancien président préfèrent un nouveau logo… moins cabossé !)


campus_nice-2.jpg Dans son discours de clôture du Campus Jeunes (en fait, l’assistance clairsemée était plutôt composée d’élus locaux et de seniors), Christian Estrosi l’a dévoilée sous forme d’un appel à l’ancien chef de l’Etat qu’il dit avoir rencontré, il y a quelques jours, à Paris.

En fait, ce présumé appel, couplé avec l’intervention de Jean-Pierre Raffarin, qui avait fait un portrait de celui-ci en traçant le profil qui conviendrait à la tête du parti, n’est qu’une partition écrite à l’avance et qui fait partie d’une stratégie bien conçue et mise en place depuis fort longtemps. Parfois Nice devient Nicewood…

Mais, si on revient à l’appel de Christian Estrosi, on peut avoir quelques doutes sur la réponse ?

Le Campus Jeunes de Nice en était un des volets et si on se demandait bien à quoi il pouvait bien servir, compte tenu de la faible participation des jeunes (une centaine le samedi, une trentaine lors de la plénière d’hier matin), la réponse est bien là : Il fallait un cadre approprié pour cette annonce.

D’ailleurs, organisé pour donner la voix aux jeunes dans la refondation du parti , d’où le titre prometteur de  » vers un nouveau souffle populaire », les futures pousses ont été confinées à l’écoute des réquisitoires des éléphants du parti contre le président Hollande, son gouvernement et les socialistes.

Exercice qui a certes donné le moral aux troupes mais qui, par contre, ne résout pas les problèmes d’un parti, qui après 10 ans de pouvoir entre 2002 et 2010 avec des résultats douteux, a visiblement du mal à accepter son rôle dans l’opposition et, dont la vie interne n’a pas eu la même exemplarité demandée à ses adversaires, bien au contraire.

Pour revenir à l’actualité, la plénière de clôture sur le thème « les politiques sur le grill » (avec des jeunes qui posaient des questions à une douzaine d’anciens alors que c’est plutôt l’inverse qui aurait dû se passer) n’a rien apporté d’intéressant mis à part le sketch de Nadine Morano sur sa vocation monastique missionnaire (sic !) et elle a fini par se réduire à parler des Sénatoriales du 28 septembre prochain dont le résultat attendu devrait permettre de conquérir la majorité dans cette Chambre comme l’ont fait avec virulence Roger Karoutchi ( président du groupe UMP ) , Gérard Larcher et Jean-Pierre Raffarin, ces deux derniers candidats à la présidence de cette assemblée.

Là encore, il est difficile de trouver dans ces longs cursus, qui attestent une expérience certaine, les éléments de nouveauté.

Pour en avoir confirmation, il suffit de regarder la liste conduite par Dominique Estrosi-Sassone dans les Alpes-Maritimes: bien sur il y a les compétences, mais quoi de neuf ?

Nicolas Sarkozy reviendra donc pour prendre la direction du parti et en faire un outil pour la présidentielle de 2017 comme il l’avait fait en 2004 pour la présidentielle de 2007.

L’histoire se répète mais, cette fois-ci, ses rivaux* le laisseront-ils faire sans entraver sa démarche et ses calculs ?

Parce que la martingale est sous les yeux et facile a comprendre : Gérer le parti qui doit organiser une primaire de droite (et du « centre » si ce parti politique n’acceptait pas le rôle de roue de secours) en ayant la main sur les leviers internes donne un avantage important pour celui qui en est le bénéficiaire.

Et puis, un ancien Président de la République qui revient c’est vraiment « ce souffle vers l’avenir  » que Christian Estrosi a une fois de plus appelé avec vigueur dans son intervention de clôture ?

« Un parti de militants où les jeunes devront en être la force dynamique, le parti du peuple » a-t-il dit, opposant la France d’en bas aux élites technocratiques , la France qui produit à celle de la finance, les petits entrepreneurs aux grands patrons du CAC 40.

Il y a quelques évidentes contradictions dans cet énoncé du Maire de Nice : En préambule, « un parti de militants propriétaires en non pas locataires » est difficilement conciliable avec l’appel à … l’homme de la providence qui est plutôt connu par son style directeur et peu participatif.

Et qu’il est difficile d’apparenter à « un homme du peuple » représentatif de « la France d’en bas » et dont on connait les bons rapports (professionnels et personnels) avec les grands patrons plus qu’avec les petits entrepreneurs.

Puis, peut-on parler de « souffle vers l’avenir » pour quelqu’un qui a déjà exercé la magistrature suprême et ,de plus, a été désavoué par les français en 2012 ?

Et, comment envisager un « nouveau parti » pour le confier à un président qui l’a déjà été en 2004 et qui a été directement (affaire Sarkothon) et indirectement (affaire Bygmalion) impliqué dans sa crise actuelle.

Oui, si la logique a un sens , cette équation (l’ancien qui sera le nouveau) demande un algorithme que seul Christian Estrosi doit maitriser.

Avec cette déclaration d’allégeance (appelé  » soutien vigilant »), le Maire de Nice abandonné toute velléité pour la primaire 2016 et donne raison à ceux qui y voyaient juste un positionnement tactique.

De plus, ce choix, qui le diffère de celui d’Eric Ciotti ,un des bras droits de François Fillon, met les deux cadors de la droite azuréenne et leurs respectifs affidés en position de concurrence pour la primaire de 2016.

Qui des deux portera le plus grand nombre de soutiens à son candidat dans un département dont le résultat sera fondamental pour celui final ?

Cette situation aura-t-elle des conséquences dans les équilibres politiques du territoire ? Les deux hommes proclament publiquement leur indéboulonnable amitié mais jusqu’à quand ?

Enfin, un mot de la fin sur ce Campus Jeunes et son intrigant titre « nouveau souffle vers l’avenir » . En fait, quel rôle sera possible à « l’avenir » pour les jeunes umpistes ? Dans quelle direction orienter ce « nouveau souffle » ?

Après l’appel de Christian Estrosi pour le retour de Nicolas Sarkozy à la politique active (En fait, l’avait-il jamais abandonnée ?) dans un futur immédiat , ils pourront utiliser leur souffle pour scander  » Sarko, Sarko … », ce que d’ailleurs ils ont fait avec plaisir au Théâtre de Verdure.

Puis, pour les plus prompts et malins (il y en a toujours quelques uns dans un groupe et on a pu en voir certain(e)s en action), il y aura toujours quelques strapontins pour la forme.

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