Le classement du magazine l’Etudiant est l’occasion pour une nouvelle polémique : Nice est-elle la troisième (derrière Clermont-Ferrand et Angers) ou la 14ème ville étudiante de France ? En fait, l’une et l’autre, cela dépend de quelle catégorie on parle : Toutes villes universitaire confondues ou université de moyenne importance ?
En fait, ces classements n’ont rien de scientifique et peuvent changer suivant les critères adoptés par les différentes revues et magazines qui en profitent, au passage, pour augmenter la vente.
Par contre, ce qui est vraiment préoccupant, c’est la position de l’université de Nice au QS Top Universities : Autour de la 500ème place (plus exactement au rang 490/500)
S’il est vrai que les universités françaises et européennes (hormis les anglo-saxonnes) ne brillent guère dans cette sorte de compétition, quand on parle d’attractivité du territoire…
Patrick Allemand en fait une question « politique »: « Christian Estrosi n’a rien fait pour développer une vraie ville universitaire. Il n’a toujours pas compris que faire le pari de l’éducation et du développement universitaire, c’est doter notre métropole d’un levier de développement économique supplémentaire. Ce manque de volontarisme a des conséquences directes ».
L’homme politique socialiste en profite pour lancer une autre pique au Maire de Nice:
« Mais, il y a une cohérence, l’Université ne peut être in fine que le reflet d’une politique éducative globale. Ce classement traduit le manque d’ambition de la politique éducative de la Ville et de la métropole, depuis l’école jusqu’à l’Université. Bordeaux qui a fait le choix de la gratuité des activités périscolaires pour les écoles maternelles et primaires, se classe au 5ème rang des villes universitaires et fait désormais partie des villes les plus attractives de France et d’Europe ».
Patrick Allemand serait-il devenu juppeiste ?
Patrick Mottard ( élu départemental et universitaire) porte un jugement plus technique et sans aucune retombée politique en terme de responsabilités: » Il faut être clair : quels que soient les résultats de ce palmarès (en général réfuté par les mal classés), Nice est une ville où siège une importante Université, mais ce n’est pas une ville universitaire.
Les raisons en sont les suivantes : les campus éclatés (situation aggravée par Sophia Antipolis), pas d’implication des municipalités successives, pas d’implication du département et de la Région, une gestion « pépère » des présidences de l’Université successives et le refus de diviser ce gros mastodontes en plusieurs universités.
Du coup, nous n’avons pas à Nice de quartiers, ni même de traditions étudiantes. Les étudiants ont un comportement consumériste, ils disparaissent les week-ends et aux moindres vacances intermédiaires. D’ailleurs, de nombreux étudiants habitent Cannes, Monaco et même le Var, et rentrent chaque soir comme des banlieusards.
Notre Université est pourtant en bonne position en ce qui concerne l’accueil quantitatif des étudiants étrangers, mais je ne suis pas persuadé que l’on fasse grand-chose pour que ces séjours soient mémorables et profitables à terme pour la ville et la région.
Ce point de vue, bien entendu, ne concerne pas la qualité de l’enseignement et de certaines formations très, et justement, réputées ».
Ce dossier ne mériterait pas une réflexion moins liée à la contingence et sans esprit partisan ?