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22 novembre 2024

 » Les enfants de Don Quichotte » ne lâcheront rien à Nice.

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don-quichotte-nice.jpg « Nous ne bougerons pas ! » tel est le mot d’ordre des « Don Quichotte » niçois, après l’assemblée générale organisée hier en début d’après midi. Ceci malgré les consignes nationales de lever les campements, données lundi par l’instigateur et créateur du mouvement, Augustin Legrand. Installé sur la plage en bordure de la promenade des Anglais depuis le 31 décembre, le mouvement niçois poursuit son opération à l’instar d’autres villes de France, telle que Bordeaux.

Pascal Denis, un des porte-parole et lui-même SDF, explique les raisons de cette résistance : « nous avons juste reçu un communiqué de presse en début de journée nous annonçant la création d’un plan d’action renforcé pour les sans-abri. » Il ajoute : « Pour nous, ça ne change rien. Notre objectif est que le gouvernement reprenne point par point la charte des « Enfants de Don Quichotte ». Et ce n’est pas le cas à l’heure actuelle. »

L’homme est en colère. Cela fait maintenant neuf ans qu’il est dans la rue et il n’en voit pas le bout. Son parcours n’a rien d’exceptionnel : alors charpentier en 1997, son contrat n’est pas renouvelé. S’en suit le chômage, le RMI, et à l’arrêt du versement de ce dernier, la rue. « J’ai cherché du travail tout de suite. Mais l’ANPE ne me proposait que des boulots physiques et à 50 ans, dont 25 de construction de charpente, mon dos est en compote. », lâche laconiquement Pascal.

Ils sont, d’après les dernières estimations, 100 000 dans le même cas. « C’est pour eux qu’on se bat. On restera ici le temps qu’il faudra et on ne lâchera rien. Sinon ça voudrait dire que tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant n’aura servi à rien. », justifie le porte parole. Leurs revendications sont simples : des informations précises de la part des autorités compétentes et des logements décents respectant les normes de sécurité. Le tout en ayant préalablement consulté le campement. Dans l’état actuel des choses, aucun accord n’a été mis sur la table, tant par la préfecture que par la DDASS,pour reloger les SDF. Seul un terrain à Nice Ouest leur a été proposé lors d’une rencontre vendredi dernier avec le Sénateur Maire de la ville de Nice, Jacques Peyrat. La réponse du collectif fut une fin de non-recevoir. « Il est hors de question que nous acceptions d’aller sur un terrain vague. Il n’y a même pas de sanitaires, ni même d’accès à un point d’eau ! », s’exclame vigoureusement Pascal Denis. Les 37 tentes ne sont donc pas prêtes de partir.

Si les forces de l’ordre venaient à intervenir, les SDF les recevraient de pieds fermes. L’un d’eux lâche, au détour d’une phrase : « S’ils viennent, ils ne vont pas être déçus. Nous sommes pacifistes, nous le clamons haut et fort mais nous ne les laisserons pas faire. »

Le mouvement continue et les « enfants de Don Quichotte » invitent tous ceux désireux de faire avancer leurs causes à participer aux deux assemblées quotidiennes. D’après le porte-parole : « Toutes les bonnes idées sont à prendre. » Quant à lui, il vit désormais au jour le jour. Endurci par des années de rue et de galère, il n’en garde pas moins un vrai espoir de se réinsérer un jour dans la société. Et ainsi reprendre une vie normale.

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