L’OGC Nice s’est incliné 1-0 contre le Sporting Club de Bastia mais le résultat a très peu d’importance au vu des incidents après le coup de sifflet final. C’est le déploiement du drapeau corse par le gardien remplaçant qui a mis le feu aux poudres. Résultat, des centaines de supporters ont envahi la pelouse pour en découdre avec les Bastiais. Des incidents qui pourraient coûter cher à l’OGC Nice en commission de discipline.
Intolérable, insupportable, inqualifiable… Les mots manquent pour décrire les événements qui ont eu lieu à l’Allianz Riviera quelques secondes après la rencontre Nice-Bastia qui comptait pour la 10e journée de Ligue 1. Une défaite 1-0 anecdotique de l’OGC Nice contre le rival Bastiais dans un derby toujours chaud.
Quelques jours avant la rencontre, un autre événement avait déjà chauffé un derby qui n’en avait pas besoin : l’interdiction, par le préfet des Alpes-Maritimes « du port, de la détention et l’utilisation de tout objet ou vêtement à l’effigie de la Corse ou d’un club sportif corse ». Une décision qui, sans le savoir, allait dégénérer, ce samedi soir.
Il était 21h52 précise quand Saïd Enjimi siffle la fin du match Nice-Bastia. Les joueurs Niçois saluent chaleureusement les Bastiais et applaudissent leurs supporters. C’est à ce moment-là que Jean-Louis Leca, gardien remplaçant du SC Bastia, sort un drapeau corse, le met en évidence et court sur quelques mètres au niveau du rond central. Une provocation inutile selon certains, c’est pourquoi le capitaine de l’OGC Nice, Didier Digard, tente de le dissuader et l’invite à rejoindre les vestiaires. Il est déjà trop tard, la situation dégénère et certains supporters passent les barrières pour rejoindre la pelouse.
« Quand je vois Jean-Louis Leca agiter son drapeau, les supporters commençaient à chauffer, je voulais le faire sortir du terrain mais il n’était pas d’accord. Il avait bien envie que tout le monde le voit, qui de plus est face à la Populaire Sud. » regrette Didier Digard, capitaine de l’OGC Nice.
S’en suit une confusion incroyable avec un afflux massif de supporters Niçois sur la pelouse pour en découdre avec les joueurs de Bastia. La sécurité est débordée, la situation détonante ! Les stadiers tentent tant bien que mal de contenir la situation mais en sous-effectif, ils ne peuvent que constater les dégâts. Côté joueurs, Bastiais et Niçois arrivent à rejoindre le tunnel des vestiaires, protégés par la sécurité. Pas de blessés à déplorer chez les joueurs mais quelques-uns chez les stadiers et membres de la sécurité.
« Il y a une petite discussion entre joueurs bastiais et niçois, rien de mal, uniquement des paroles, pas de mains levées. On se retourne et on voit arriver une trentaine de supporters niçois avec des stewards. Quand vous êtes seul contre une centaine de personnes, au début vous prenez des coups et après vous les donnez. Un drapeau corse n’est pas une insulte, il a été brandi par rapport à l’arrêté qui a été fait, pas contre les supporters niçois ou les joueurs. » explique François Modesto, défenseur de Bastia.
La situation s’est calmée après de nombreuses minutes de chaos.
Malheureusement, trente minutes plus tard, une nouvelle échauffourée a éclaté sur le parking où était stationné le bus corse. Les joueurs bastiais s’en sont pris verbalement aux membres de la sécurité du stade et inversement ce qui a provoqué un mouvement de foule vite contenu. La plupart des joueurs de l’OGC Nice sont passés en zone mixte sans dire un mot. Seuls Didier Digard et Souleymane Diawara sont revenus sur les incidents.
Dans les semaines qui viennent, la Ligue de Football Professionnel (L.F.P.) devrait étudier les incidents et prononcer de lourdes sanctions contre l’OGC Nice. Cela irait d’une grosse amende à la suspension du terrain (la plus grave) en passant par des matches à huis clos.