Patrick Mottard , conseiller général du canton, est depuis toujours un des acteurs principaux du dossier de l’aménagement de la Gare du Sud.
Après l’information donnée par le Maire de Nice concernant le changement du projet de la Gare du Sud, son intervention s’imposait tout naturellement.
Il nous l’a livrée avec les argumentations et motivations qui sont les siennes :
« En 2009, j’avais accepté, un peu dans la précipitation, le projet d’aménagement de la gare du Sud et du quartier Libération. Il est vrai qu’à l’époque, après quatre ans d’un combat acharné avec les habitants, j’étais soulagé de voir le bâtiment des voyageurs et la grande halle définitivement sauvés.
Mais, au fil du temps, j’avoue que le projet entériné par le conseil municipal s’est mis à me chipoter un peu. Puisqu’il s’agissait d’un partenariat Public-Privé, il avait fallu concéder au promoteur de nombreuses constructions qui densifiaient le quartier au lieu de l’aérer.
Aussi hier, à l’école Fuon Cauda, quand Christian Estrosi a annoncé l’abandon du partenariat avec le privé (face à l’inertie d’un promoteur tétanisé par les recours) et a proposé que Mairie et Conseil Général reprennent en maîtrise d’ouvrage directe un projet allégé, je ne pouvais qu’être d’accord.
L’essentiel est sauvegardé (la halle, la salle de sport pour le collège Vernier, les espaces verts…) et, malgré l’extension maintenue du supermarché et de la construction d’un parking silo, l’ensemble est beaucoup plus fluide. En fait, la nouvelle version ressemble beaucoup au projet que nous avions proposé il y a dix ans avec l’architecte Mario Basso et dont la maquette est toujours dans mon bureau du Conseil Général.
Reste – et c’est normal pour une réalisation de cette ampleur – quelques questions à régler :
Tout d’abord, la lancinante question du stationnement. La nouvelle version n’est pas plus rassurante que la première à cet égard. Le parking Jeanne d’Arc est loin d’être réalisé et Valrose est trop éloigné. Il va donc falloir revoir la copie y compris pour la période cruciale des travaux.
Le devenir de la grande halle ne peut pas être confondu avec l’ambition plutôt courte d’un marché couvert dont la moitié des maraîchers ne veulent pas. Plusieurs pistes sont à explorer.
Le coût est celui de la gestion directe et sera supporté par les contribuables niçois. Et, même si le jeu en vaut la chandelle, il conviendrait que la note ne soit pas trop salée. Or le coût de 25,5 millions semble optimiste. Affaire à suivre.
Enfin, j’ajouterai deux contraintes esthétiques avec la hauteur du parking silo qui sera construit sur Alfred Binet (pas trop élevé) et l’extension du supermarché de Clément Roassal (pas trop anarchique). Sur ce dernier point je ne m’inquiète pas trop, l’âme d’Ultra Violet va veiller au grain (!).
Une fois ces questions réglées, la nouvelle Gare du Sud, n’en doutons pas, sera un succès. Raison de plus pour qu’au Nord sur les terrains du Ray, on aménage un espace équivalent. »
Après le partenariat public-privé un peu usé, ne serait-on pas en train d’arriver à un vrai partenariat gauche-droite à Nice ?