« Très important. Il faut repérer les bons plans dans deux ou trois boutiques la semaine précédant les soldes ! ». D’entrée, le ton est donné. Avant d’entamer, ce qui pour certain s’assimile à un calvaire pour d’autre à un divertissement, Claire Guillou a pris ses précautions. Histoire d’être sure de son choix et comme elle le dit elle-même : « d’être dans les premières pour pouvoir l’acheter ».
Les soldes, plus qu’un plaisir, un rituel. « Je fais les soldes d’été comme celles d’hiver. C’est devenu une habitude au fil des ans » explique la jeune fille. Prévoyante, elle essaye d’y réfléchir en amont afin de mettre un peu d’argent de coté et cible en priorité les articles soldés assez fortement : « les soldes, oui. Mais pas à n’importe quel prix ! ». Claire reconnait cependant qu’une exception peut arriver : « Si j’ai vraiment un gros coup de cœur pour quelque chose, je l’achète ».
A bientôt 22 ans, cette étudiante originaire de Nantes ne raterait pour rien au monde le début de cette grande course aux bonnes affaires. Mercredi 10 janvier, le jour J est arrivé. Il est 18 heures .Tout juste sortie de ses partiels, Claire s'empresse de filer à la première galerie commerciale venue. En l'occurrence, celle du Carrefour TNL. Le marathon peut commencer.
Focus sur une enseigne : Camaieu
Ici, tous les articles sont soldés. Et pas qu’un peu : de 20 à 60%. Les manteaux, pulls en laine et autres vêtements d’hiver se sont mal vendus à cause du climat proprement exceptionnel qui sévit sous nos latitudes. D’où aujourd’hui des rabais importants. Dans le magasin, il ya du monde. Mais les scènes d’hystérie montrées en ouverture des journaux télévisés ne sont pas de mises ici. L’ambiance est détendue, bien aidée par la musique lounge qui passe sans discontinuer. Mais on sent que cette journée est différente. Les présentoirs n’ont plus de présentoir que le nom. Il semble que la journée ait été mouvementée. Les nombreuses étiquettes joncheant le sol en témoignent. Toutes les vendeuses du magasin sont occupées et font l’essuie glace derrière leurs caisses. Ca travaille dur !
Objectif de la jeune fille : trouver un « petit haut à manches courtes ». Sa tache n’est pas facile. La grande enseigne regorge d’articles en tout genre. Après un tour que l’on pourrait qualifier de déverminage, sa quête débute. Le dos vouté, la tête dans les vêtements, Claire scrute le moindre article qui s’apparenterait à ce vêtement convoité avec gourmandise. Sa recherche ne sera pas veine. Après dix bonnes minutes, elle émerge d’un présentoir, un haut bleu triomphalement brandi. Le sourire aux lèvres, elle confit : « C’est exactement ce que je recherchais. Sa couleur m’a sauté aux yeux et sa forme aussi. Le prix est intéressant en plus : -30%. Je pars l’essayer en croisant les doigts! ».
Les choses se compliquent singulièrement lorsque arrive cette fastidieuse étape. Un passage obligatoire mais que tous aimeraient accélérer. Pour ne rien arranger, la jeune étudiante n’a pas finalement choisi qu’un seul article mais quatre. Et le tout en double s’il vous plait ! « Je prends toujours tous les articles qui me plaisent en deux tailles. Comme ça, j’arrive presque toujours à trouver mon bonheur » lâche-t-elle les yeux pétillants d’impatience. Son excitation avant d’essayer est palpable. Fait exceptionnel, l’attente n’aura duré que quelques minutes. Elle pousse un « Ouf » de soulagement et entre dans la cabine.
Le temps passe, les clients défilent et Claire essaye... Un quart d'heure s'écoulera avant qu'elle ne sorte. Le verdict tombe : seul le haut bleu lui convient. Les autres articles sont recalés. La dure loi de la mode vient encore de frapper. Le parcours du combattant n'est pas fini. Reste l'ultime étape avant de profiter de ses achats : la caisse. Et une fois de plus, il faut attendre. Claire arrive enfin devant la vendeuse qui, entre deux « merci madame », s'occupe de ses achats. Elle paye : «<em> Faut bien faire chauffer la carte de temps en temps !</em> » plaisante-t-elle.
Claire continue son chemin. Chaque nouvelle enseigne sera minutieusement fouillée par la nantaise. Dans les mêmes conditions que précédemment citées, avec plus ou moins de succès. Au bout d'une heure et quart de shopping forcené, Claire est satisfaite de cette première journée de soldes : «<em> J'ai trouvé un ensemble de dessous bleue et un petit haut sympa. Ca le fait. Juste un regret pour les ballerines rouges que je cherchais à Jacqueline. Mais bon, je suis sure que je les achèterais autre part lors de la deuxième démarque. Rien n'est perdu !</em>» Après tout, on ne se refait pas...
