La cérémonie de commémoration du 70è anniversaire de l’accord France-Russie de 1944 a réuni devant la statue du Général De Gaulle, le maire de Nice, Christian Estrosi et l’ambassadeur de Russie en France, Son Excellence Alexander Orlov.
Impossible de dire si l’importance de cet accord dépasse le simple rappel historique , même si l’événement aurait du avoir son siège naturel au niveau inter-gouvernemental.
Quant à son importance ou non, on s’en tiendra au fait qu’il n’y a eu aucun écho dans les médias nationaux.
De plus, on devrait se demander la raison de sa délocalisation à Nice et de la célébration par un un maire et un ambassadeur. Dans le genre, c’ est au moins insolite !
Le fait que les Russes fréquentaient à l’époque tout comme aujourd’hui la ville de Nice ne peut raisonnablement pas faire partie des critères pris en compte par le protocole.
La ou les réponses pourraient venir de la situation des relations tendues entre les pays de l’Union Européenne et la Russie sur la question de l’Ukraine.
Dans ce cas, on comprend bien que le Gouvernement français est d’une très grande prudence afin d’éviter tout malentendu avec ses alliés dans le cadre de ses responsabilités de politique internationale.
Christian Estrosi a servi de suppléant pour organiser cette cérémonie à la demande russe ?
D’ailleurs, le représentant de la Fédération Russe a déployé , en bon diplomate, tout son savoir faire dans son allocution, en faisant référence à l’amitié entre les peuples français et russes, à la tradition de présence des russes sur la Côte d’Azur et particulièrement à Nice et évitant soigneusement tout lien avec l’actualité politique.
Moins avisé que son hôte, Christian Estrosi a, quant à lui, profité de cette opportunité pour un discours de politique internationale quelque peu hasardeux et, en tout cas, pas en phase avec la position actuelle de la France comme de l’Union Européenne et dont certaines expressions, les plus significatives, méritent d’être laissées à son auteur :
« Je crois que l’Union européenne n’a pas vocation à s’étendre indéfiniment. L’Union européenne, pour moi, n’est pas une machine à broyer les identités nationales au profit d’un sel et immense marché indifférencié. Et c’est cette conviction qui me conduit aujourd’hui comprendre le regard que la Russie porte sur notre Union.
Je crois que l’OTAN n’a pas non plus vocation à s’étendre indéfiniment vers l’est. Qui peut nier à quelque nation que ce soit le droit à défendre sa propre sécurité ?
Qui donc peut reprocher à la Russie de vouloir définir elle-même les conditions de sa sécurité et de voir ceux qui les conteste comme des adversaires ? ».
Cet article n’a pas vocation à commenter ces déclarations qui sont celles de son auteur qui possède la lecture des faits qui lui convient. Nous nous permettons juste de rappeler un élément essentiel qui fixe la politique de la France.
Toutefois, en les écoutant, on comprend bien pourquoi le Gouvernement français n’a pas validé cette cérémonie par la présence de son représentant local, le Préfet des Alpes-maritimes.
Et, on comprend encore mieux pourquoi un diplomate avisé comme l’ambassadeur Orlov a participé à une cérémonie atypique à Nice : Quel maire, quel homme politique de stature nationale aurait prononcé des propos si pro-russes dans la situation internationale du moment ?
Crédit photo : www.christian-estrosi.com
