Sébastien Loeb est magique. Le Français a enlevé une nouvelle fois, la 4éme (2003-04-05-07), le célèbre Rallye de Monte-Carlo au volant de sa monture aux doubles chevrons. Le triple champion du monde est revenu sur le circuit WRC, après sa fracture de la clavicule, de la plus belle manière. Par une victoire, ce qui porte son compteur à 29 succès en championnat.
En cette manche inaugurale de la saison 2007, les nouvelles Citroens C4 étaient attendues au tournant. Difficile de succéder à la Xsara, dont la lecture du palmarès vaut tous les plus longs discours. Défi relevé, puisque les voitures rouges terminent aux deux premières places. Le jeune espagnol Dani Sordo, héritier de Carlos Sainz, étant le dauphin de l’alsacien à 38,2 secondes.
Les spéciales ardéchoises et drômoises ont permis de révéler le véritable niveau de performance de la nouvelle arme de Citroën. Survolant comme nul autre ces routes piégeuses, bien que la neige ait été absente, le Français a démontré une de fois de plus qu’il était bien le plus rapide, les C4 s’avèrant d’ores et déjà aussi véloce que leurs glorieuses ainées. Son coéquipier a bien tenté de suivre le rythme, notamment dans la deuxième étape, mais l’ancien gymnaste a vite repris les rênes de la course pour ne plus la lâcher.
Après quatorze spéciales passées à sillonner ces routes tortueuses, où le précipice n’est jamais bien loin, la 75 éme édition du Monte-Carlo s’était donnée rendez-vous sur le port de Monaco dimanche. Un ultime chrono restait à disputer sur une boucle de 2,8 km. Empruntant la partie basse du circuit de F1, les 39 équipages ont ravi, deux par deux, les 5000 spectateurs agglutinés autour du tracé. Le tout en pneus neiges (thermogommes sans clous) pour assurer le spectacle (moins d’adhérence, plus de glisse !).
Principal obstacle à cet énième sacre en principauté de Sébastien Loeb, Marcus Gronholm n’a pu faire mieux que troisième. Au volant de sa Ford Focus RS 2006, le finlandais, vainqueur de l’édition précédente, n’a jamais vraiment réussi à suivre la cadence infernale imposée par les machines françaises. Visiblement, le champion du monde 2000 et 2002 s’était trompé sur le choix des pneumatiques. Trop durs, ils lui ont fait perdre de précieuses secondes à chaque spéciales.
Grace à ce doublé, la firme aux chevrons se positionne en tête du championnat. L’écurie Citroën part fort dans sa quête du titre constructeur, enlevé par son grand rival en 2006, le géant américain Ford. Les Subaru ont un peu relevé la tête, mais demeurent encore à quelques longueurs du niveau de performance exigé pour la victoire. L’australien Chris Atkinson finit quatrième au général après avoir remporté la super spéciale de dimanche matin et soufflé les cinq points à Miko Hirvonen (Ford). Son champion du monde de coéquipier, le norvégien Peter Solberg grappille, quant à lui, quelques précieux points en terminant sixième de l’épreuve. Les deux compères rongent leurs freins et attendent avec impatience la nouvelle version de l’Impreza, prévue pour le Rallye du Mexique (en mars prochain), dont les essais ont été très prometteurs.
Rendez-vous en Suède, où les Ford et leurs pilotes seront nettement plus à leurs aises. Seul étranger à avoir remporté ce rallye, Sébastien Loeb voudra à coup sur rééditer son exploit de 2005 et ainsi conserver la tête du championnat. Et la neige devrait cette fois-ci être présente. L’expression conduire par la portière prendra alors tout son sens.