La dernière séance du Conseil général s’est tenue hier avec au menu le plus gros morceau de l’année : Le vote pour l’approbation du budget primitif de cette collectivité locale dont l’avenir est encore en suspens suite à la réforme territoriale.
Pour l’instant, on s’achemine vers les élections départementales (22 et 29 mars 2015) avec la nouvelle règle du « duo homme/femme » des candidats pour chaque canton. Dans les Alpes-maritimes, ils seront 27, ce qui portera à l’élection de 54 conseillers, deux de plus par rapport au nombre actuel.
La majorité de droite sera confirmée sauf surprise majeure, les pronostics annoncent l’arrivée dans l’hémicycle de quelques élus du Front National et un ultérieur rétrécissement des forces de gauche.
Eric Ciotti a annoncé qu’il sera à nouveau candidat à la présidence avant de diriger d’un ton ferme mais convivial la présentation, l’examen et les répliques à l’opposition du budget 2015.
Le style « club ‘ » a été conservé même à cette occasion, la discussion s’est ténue dans un climat feutré, chacun a dit de manière très polie ce qu’il avait à dire.
Dommage qu’Eric Ciotti ait l’ambition d’endosser l’habit du guerrier quand, au contraire, il est un homme cordial à l’humeur acéré à l’anglaise. Évidemment, quelques conseillers en communication lui ont peut-être dit que de « faire le dur » paie plus en terme d’image.
Nous apprécions davantage sa compétence et sa parfaite maîtrise de ses dossiers plutôt que son style offensif. De plus, son manichéisme (tout est beau à droite, tout est mauvais à gauche) risque de le desservir plus que de le servir : Si la pluie tombe ce n’est pas nécessairement la faute au gouvernement.
Pour en revenir aux faits et chiffres : Le budget 2015 équilibre recettes et dépenses à 1 333 M€ (1 320 M€ en 2014). La taxe foncière reste de 12,42% sans variation ainsi que la DTMO à 4,5 % (elle est à son maximum après avoir été à 3,8%).
Autres chiffres significatifs : Recette de fonctionnement 1228,54 M€, ( dont taxe foncière bâti 255 M€ et droits de mutation 365 M€); Les dotations de l’État baissent à 95 M€.
Afin de conserver une situation financière saine, les dépenses de fonctionnement permettent une épargne brute à 167,1 M€ alors que le recours à l’emprunt reste stable à 80 M€ (83 M€ en 2014).
On en revient aux dépenses de fonctionnement prévues à 935 M€, la mission d’action sociale qui est le plus important engagement du département est de 513,1 M€, suivie par l’aménagement et développement (254,4 M€) , éducation, sport et culture (99,3 M€) et infrastructures (61,3 M€).
Les investissements restent stables à 210 M€. La dette à 879 M€ est à un niveau compatible avec la capacité de remboursement.
Le fonctionnement de l’administration, y compris la masse salariale, est de 350 M€.
Comme on l’a dit, les oppositions se sont…opposées de fort belle manière et avec un bon ton.
Antoine Damiani , au nom du groupe socialiste, a stigmatisé « la plainte continue » contre le gouvernement et « le double langage » en rappelant « l’héritage d’un État en faillite pour sa dette colossale ».
Quant à la dette du département, elle est de 879 M€ mais si on tenait compte de la dette transférée à la Métropole, celle-ci devrait être comptabilisée à 1 073 M€.
Ceci dit, l’élu socialiste prévoit des nouvelles marges de manœuvre grâce à une embellie économique et réclame une augmentation de 10 M€ d’euros pour les investissements.
Les élus communistes furent plus pugnaces , en accusant le président de Conseil général « d’ajouter à l’austérité des politiques gouvernementales » , l’austérité des politiques départementales;
Dans un élan volontariste, Francis Tujague a fait appel ‘ à l’audace et à la détermination au lieu de se résoudre à une perspective aussi pessimiste » en portant l’investissement à 230 M€ d’euros , en augmentation de 20 M€.
Les uns ( socialistes) et les autres (communistes) furent déboutés de leur demande et se résignèrent à voter ( poliment) contre la proposition de la majorité.
Rendez-vous est donné à ceux qui siègeront après les élections de mars 2015.