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22 novembre 2024

Galerie Frémiot: « être dans le temps ».

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remi1.jpg On prétend que la culture n’est jamais très éloignée des lieux où on l’enseigne. A deux fenêtres latérales du Lycée Masséna – les élèves curieux et indisciplinés pourraient même l’apercevoir en se penchant légèrement – la Galerie Frémiot (remi.fremiot@wanadoo.fr), du nom de son propriétaire, a installé ses quartiers l’année précédente. Tableaux anciens ou contemporains, objets d’art et curiosités du monde entier ornaient jusqu’à peu les murs blanchis et balayés par un éclairage tout en douceur. Douze mois plus tard Rémi Frémiot tire un premier bilan : il décide « de s’ouvrir à son temps » et de « s’inscrire dans le trait ». C’est ainsi qu’il propose à Olivier Briand, Romten de son nom d’artiste, de lui céder pendant un mois l’espace de sa galerie. Pourquoi lui ? « Au delà de son talent », explique le galiériste, son travail prolonge en le renouvelant, l’art contemporain tel qu’on le connaît depuis l’Ecole de Londres. Finis donc les vieux portraits craquelés de jeunes dévots aux yeux bleus et en prière extatique ou les autoportraits de peintres russes en pleine ébauche sous la neige moscovite. Une nouvelle approche de la picturalité donne le ton de cette exposition ouverte au public jusqu’au 31 janvier.

A 29 ans, Olivier Briand a pour sa part déjà mené de front un parcours universitaire en Arts Plastiques à l’Université d’Aix en Provence et une formation musicale de haut niveau, puisqu’il a obtenu la médaille d’or du Conservatoire de la même ville. Musicien et compositeur plus connu sous l’identité de Romten, il se produit sous le label « phonetik », bien connu du public niçois pour ses concerts réguliers. La musique électronique de Romten repose sur des boucles répétitives, l’œuvre picturale d’Olivier Briand sur des enchevêtrements de Trames, double confluence des rythmes musicaux et des scansions propres au graphisme. remi_3.jpg Comprendre l’art d’Olivier Briand impose d’écouter la musique de Romten. Je réalise des « dessins qui s’écoutent » déclare effectivement l’artiste. En général réservé, il s’emballe sur ce sujet : « Une ligne, un trait sont suffisamment expressifs ». « Je suis né dans une ère électrique : il n’y avait que des lampes électriques lorsque je suis sorti du ventre de ma mère ».

Sa « station d’essence de nuit » ressemble en effet curieusement à une salle d’opération chirurgicale…

remi_2.jpg D’où sa prédilection pour les vastes zones plongées dans l’obscurité alors qu’une lumière légèrement bleutée de néons vient rappeler l’existence humaine.

Dans ses peintures, a fortiori dans ses grands formats qui constituent la véritable réussite de l’exposition, l’homme apparaît furtivement, craintif de sa propre solitude, élément chétif perdu dans le gigantesque de l’urbain. Une vision d’avenir qui tient déjà du présent. Elle pourrait être cauchemardesque. Olivier Briand sait la rendre esthétique.

Galerie Rémi Frémiot
5, rue du Lycée
06000 Nice

Exposition Olivier Briand jusqu’au 31 janvier 2007

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