L’un des fleurons de la médecine niçoise, l’Institut Claude Pompidou, serait-il à l’aube d’une crise ? Inauguré le 10 mars dernier par Claude Chirac, présidente de la Fondation qui porte le nom de la veuve de l’ancien Président de la République, cet établissement est entièrement dédié à la maladie d’Alzheimer et aux personnes âgées dépendantes. Il comprend une unité de recherche et de consultations, un accueil de jour et un centre d’hébergement pour 24 résidents.
Celui qui devait être un modèle de référence pour la qualité et la modernité des méthodes de soins est mis en accusation par dix famille qui, après un contentieux inachevé avec la direction, ont décidé de s’adresser au Procureur de la république en dénonçant des dysfonctionnements graves. Les circonstances et les conditions de décès de deux patient seraient montrées du doigt. La direction réfute en bloc toutes ces accusations.
Un dossier délicat qui, au delà d’une approche facile teintée d’un scandale tant à la mode, mérite un examen approfondi et très sérieux.
C’est Patrick Mottard, conseiller général du 5ème canton, qui nous apporte son avis en toute connaissance de cause, après avoir alerté sur les faits dénoncés depuis quelques semaines et oeuvré pour une solution consensuelle :
« En tant que conseiller général , j’avais toute légitimité pour intervenir car c’était le fonctionnement de l’EHPAD de l’Institut qui était en cause et les Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes relèvent de la compétence du département. De plus l’établissement est situé rue Molière, au cœur du 5ème canton.
Nous avons cherché en toute discrétion l’apaisement, en multipliant les initiatives pour que le dialogue s’amorce en dehors de toute pression médiatique. Mon intervention au CG à l’assemblée plénière de décembre pour demander au Président Ciotti, comme il en a la possibilité, de nommer un médiateur entre la direction de l’établissement et les familles, participait de cette volonté.
Hélas ! de dialogue, il n’y eut point, et aujourd’hui s’installe une situation de crise avec dix plaintes déposées au pénal.
C’est donc délibérément que les responsables de l’EHPAD se sont mis dans cette situation qui risque de ternir la réputation de l’ensemble de l’Institut Claude Pompidou, concept parfois critiqué mais extrêmement novateur. Elle risque aussi de ralentir la dynamique consensuelle autour du plan Alzheimer.
Il faut donc revenir rapidement à la raison, c’est-à-dire au dialogue. D’ailleurs, nous comptons sur la Mutualité française, gestionnaire de l’EHPAD, dont on connaît l’expérience et le professionnalisme, pour mettre bon ordre à tout cela et imposer, après dialogue, un certain nombre de réformes au niveau de la direction.
Du coup, les familles de patients seront apaisées et les habitants du 5e canton pourront redevenir fiers de leur Institut Claude Pompidou ».
A suivre…
