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22 novembre 2024

Russie : le désarroi économique

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Alors que les sanctions occidentales en réponse à l’invasion russe dans l’est de l’Ukraine commencent à faire sentir leurs effets et que le prix du pétrole se maintient à des niveaux très bas, l’économie russe est sous pression et l’avenir apparaît sombre.

“Une récession de trois ans commence en Russie”, titre ainsi Nezavissimaïa Gazeta, ajoutant que le pays “est face à des temps plus durs que ce que pense le gouvernement”.

Les analystes estiment que les prévisions officielles pour les trois prochaines années sont éloignées de la réalité : le pays est en train de plonger dans une profonde récession qui pourrait durer au moins trois ans.

D’ailleurs les capitaux ont fuit la Russie en 2014. Ce sont 151 milliards de dollars qui ont quitté le pays, un record en la matière qui explose le précédent de 2008 (133 milliards de dollars). Le quatrième trimestre a été un des plus importants en matière de capitaux en fuite, puisque durant ces seuls trois mois, ce sont 72,9 milliards qui ont quitté le pays.

Aucune reprise ne se produira entre 2015 et 2017. Plus globalement, le recul du PIB russe devrait se hisser aux alentours de -5%, d’après le consensus de nombreux économistes, même si des variations importantes existent; ainsi, la Banque mondiale estime que la récession devrait se limiter à -2,9% « seulement ».

La reprise devra attendre 2018, avec une croissance de 0,3 %.

Nous devrons oublier une augmentation des investissements dans les trois prochaines années : la production industrielle baissera de 1,8 % en 2015 et d’1 % en 2016. Elle sera de zéro en 2017.

Les prévisions du gouvernement pour son économie “largement basée sur le pétrole” — une croissance moyenne de 2,1 % par an les trois prochaines années — était fondée sur un prix moyen du pétrole de 110 dollars US le baril au début de cette année. Maintenant le prix du baril a chuté en dessous de 50 dollars.

Plus des deux tiers des exportations viennent de l’énergie. Le rouble a chuté à presque 70 dollars en trois mois. Les sanctions occidentales ont aussi provoqué des dégâts, les banquiers n’ayant pas appliqué leurs restrictions qu’aux acolytes de M. Poutine, mais à une part bien plus grande du monde des affaires russes.

Quoi qu’il en soit, le paysage économique russe n’est pas particulièrement beau à voir. La Banque centrale russe a dû voler au secours d’une trentaine d’établissements financiers du pays, menacés d’effondrement.

Les particuliers qui ont contracté des prêts en dollars ou dans d’autres devises étrangères sont en grande difficulté, tout comme les entreprises et les consommateurs : les biens importés coûtent de plus en plus cher et la production locale est loin de compenser.

Plus en général, des années de kleptocracie ont eu un effet dévastateur en Russie. L’essentiel de la richesse du pays a été partagée entre les amis de M. Poutine.

Si M. Poutine avait passé davantage de temps à renforcer l’économie qu’à enrichir ses amis, il ne se retrouverait pas à être aussi vulnérable à présent.

Comme on sait bien, les actes ont des conséquences. Et il en va de même pour l’économie.

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