«Femme de mère en fille» est l’exposition photographique inaugurée vendredi 16 janvier à l’initiative du comité des Alpes-Maritimes de la Ligue contre le cancer et de la ville de Nice. Du 16 au 30 janvier, la bibliothèque Raoul Mille à Nice accueillera cette exposition, en vue de lutter contre le cancer du col de l’utérus.
Dans le cadre de la 8e semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus, la Ligue contre le cancer et la ville de Nice ont souhaité proposer au grand public une exposition photographique. Des portraits de mères et de filles résidant dans le département des Alpes-Maritimes sont exposés. Le but: inciter les femmes de 25 à 65 ans à réaliser un dépistage et à se faire vacciner contre les HPV*.
«La Ligue contre le cancer a été créée en 1918. Elle effectue des recherches en vue de lutter contre le cancer. La Ligue vient en aide aux malades ainsi qu’à leurs proches et réalise un travail autour de la prévention et de l’information sur le dépistage. Dans le cadre de cette mission, nous avons constaté une difficulté pour faire passer le message. Nous avons décidé d’aller vers les gens, de leur parler de l’importance du dépistage, dans un lieu où l’on ne parle pas de cancer: une bibliothèque», explique Gérard Van den Blucke, docteur de la Ligue dans le département des Alpes-Maritimes.
Un bilan alarmant
«En France, chaque année, ce sont 1000 femmes qui meurent à la suite d’un cancer du col de l’utérus et 3300 nouveaux cas de cancer détectés. Le constat est alarmant. Dans d’autres pays européens comme la Suède ou la Finlande, les femmes ne développent pas ce cancer car elles font toutes le dépistage et ont recours à la vaccination contre le virus HPV. Il faut savoir que 70% des cancers sont dus à ce virus. Le vaccin permet alors de prévenir et d’éviter le cancer. C’est important», raconte le docteur Maurice Schneider, Président du comité des Alpes-Maritimes de la Ligue contre le cancer.
Pour remédier à ce constat, le docteur Schneider insiste sur la nécessité d’avoir recours au vaccin pour les filles âgées entre 11 et 14 ans: «deux injections suffisent. Quand au dépistage, c’est un simple frottis vaginal que le médecin généraliste peut réaliser. A partir de 25 ans, le dépistage est indispensable, tous les ans pendant trois ans. Si tout est normal, il se renouvelle tous les trois ans».
Selon le docteur Christiane Amiel-Dinges, conseillère municipale, seulement 40% des femmes sont suivis régulièrement en France pour la prévention de ce cancer. Ainsi, plus de la moitié des Françaises son soumises à des risques, liés à la peur du vaccin. Le président du comité regrette lui aussi certaines idées reçues à l’égard du vaccin. «Aujourd’hui, nous avons un moyen efficace pour lutter contre ce cancer féminin, mais les mentalités françaises ont quelque chose contre le vaccin».