Trois pour cent des Européens sont aujourd’hui installés dans un État membre autre que leur pays d’origine.
La mobilité, traditionnellement faible en Europe, s’est accrue depuis les élargissements à l’Est sous l’effet de l’accentuation des différentiels de revenu dans une zone de libre circulation des hommes.
Elle a eu tendance à se rétracter dans le premier temps de la crise globale qu’a connue l’Europe à partir de 2008, avant de rebondir dès 2010, reflétant en partie les divergences économiques croissantes de l’Europe.
La contribution de la mobilité reste néanmoins faible dans l’ajustement des marchés européens du travail et n’a pas retrouvé ses niveaux d’avant la crise : les flux restent inférieurs au pic de 2007-2008 constaté lors de l’élargissement à la Bulgarie et à la Roumanie, et les effectifs communautaires résidant dans un autre État membre qui croissaient de 10 % par an depuis 2004 ne progressent plus que de 4 % par an depuis 2008.
Le sens et la géographie des mobilités intracommunautaires ne répondent eux-mêmes que partiellement aux différentiels de performance et de création d’emploi.
Deux types de flux sont en croissance, ceux du sud vers le nord, tirés par les divergences au sein de la zone euro, et ceux de l’est vers l’ouest, numériquement les plus nombreux, tirés par les différentiels de niveau de vie.
En ce sens, les migrations au sein de l’Union demeurent surdéterminées par la démographie, la liberté de circulation, les différentiels de revenu et les diasporas.
La population européenne migrant dans un autre État membre de l’UE 25 était en moyenne de 1,3 million par an entre 2004 et 2008 ; elle a régressé à 0,9 million par an en 2009-2010 avant de se redresser à 1 million par an en 2011-2012.