Ce mardi 3 février, Éric Zemmour, écrivain et journaliste, sera l’invité du CUM où il présentera son dernier ouvrage « Le suicide français ». Ce livre, fortement inspiré de certaines thèses islamophobes, a donné lieu à beaucoup de polémiques. D’ailleurs, son auteur ne se cache pas d’aimer la provocation intellectuelle.
En fait, sa posture le place sous les feux de l’actualité et lui rend bien service en terme de popularité que commercialement parlant !
Sa venue interpelle Fouza Ayoub, qui en qualité de secrétaire fédérale déléguée à l’égalité au sein de la fédération du Parti socialiste des Alpes-Maritimes, a adressé le 7 janvier dernier une correspondance à Madame Maty DIOUF, Adjointe au Député-maire de Nice, déléguée aux Droits des Femmes, à la Parité, à la Francophonie et à la Lutte contre les discriminations :
« Dans ce courrier, j’interpellais Madame l’adjointe pour lui dire qu’en tant que citoyenne française attachée à l’égalité, je ne comprenais pas qu’à Nice, la liberté d’expression fût une liberté à géométrie variable. C’est pourquoi, j’ai demandé à Madame DIOUF, au regard des propos qu’elle avait tenus avec force en faveur de la liberté d’expression, de m’expliquer pour quelles raisons la ville de Nice, le 19 novembre dernier, avait décidé d’annuler la conférence de l’historien Shlomo SAND, question à laquelle je n’ai eu aucune réponse.
Je comprends et j’accepte qu’il est nécessaire de faire en sorte que toutes – je dis bien toutes – les voix puissent s’exprimer car cette liberté expression, dès lors qu’elle respecte les limites fixées par notre droit, est garante du bon fonctionnement de notre démocratie.
C’est ce que les rassemblements « Je suis Charlie », qui ont réuni notre communauté nationale, ont exprimé le 11 janvier dernier.
En revanche, je ne comprends pas et je n’accepte pas que l’on interdise à un conférencier, historien de formation, de venir développer des idées, d’autant que ses livres n’ont jamais fait l’objet d’interdiction par la justice. A ce titre, je reprendrais les mots utilisés par Madame l’adjointe, Maty DIOUF : « Si on pense que [des] idées sont dangereuses, il faut les combattre, argument contre argument, conformément à l’héritage des Lumières et à l’art français de la polémique. Mais sur ce champ de bataille, une arme devrait être proscrite : celle qui consiste à faire taire l’adversaire. »
En effet, la censure et l’interdiction ne sont jamais une réponse acceptable car à censurer des idées, on parvient seulement à les développer.
Je suis en total désaccord avec les idées développées par le polémiste Eric ZEMMOUR car je pense que la diversité des composantes de notre pays est avant tout une richesse. Pour autant, il a le droit de les exprimer.
Je regrette seulement que les évènements tragiques qui ont bouleversé notre pays ne poussent pas les personnalités à plus de responsabilité. Dans le contexte actuel, Eric ZEMMOUR aurait pu suspendre sa tournée destinée à faire la promotion de son livre et de ses idées, tout comme l’a fait Michel HOUELLEBECQ. »