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22 novembre 2024

Journée mondiale de lutte contre l’excision : 125 millions de petites filles excisées en Afrique

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A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’excision, l’association Génération Femmes d’Afrique et d’Ailleurs (GFAA) et la ville de Nice ont organisé vendredi 6 février une soirée de sensibilisation au Centre Universitaire Méditerranéen. Le but de cet événement est d’informer et de dénoncer une pratique ancestrale qui détruit de nombreuses femmes.


Nous sommes en 2015 et pourtant cela ne veut rien dire car l’excision continue de tuer. Chaque année, 3 millions de femmes sont mutilées en vue de «préserver leur chasteté», comme le veulent certaines croyances. Un bilan lourd témoignant d’une barbarie extrême et persistante. Souvent, ceux qui la font subir n’épargnent même pas les bébés. A l’aide d’un rasoir, d’un couteau, d’une paire de ciseaux, ils s’autorisent à couper les petites filles âgées de 4 à 12 ans. D’autres encore, plus radicaux, appliquent de l’acide sur leur clitoris.

Le Professeur André Bongain, spécialiste en chirurgie réparatrice au CHU de Nice, est l’un des deux seuls professeurs en France à pratiquer la chirurgie réparatrice pour les femmes amputées. Il évoque quatre types de mutilations:

  1. Circoncision avec excision du prépuce clitoridien sans excision du clitoris

  2. Excision du clitoris avec excision partielle ou totale des petites lèvres. Elle représente 80% des mutilations

  3. Infibulation avec fermeture quasi-complète de l’orifice vulvaire. Elle représente 15% des mutilations

  4. Autres procédés de mutilations

Les conséquences

Décès par hémorragie
Douleur suraiguë (choc neurogénique)
Plaies supplémentaires du périnée
Rétention aiguë d’urine
Rétention du sang des règles provoquant des kystes
Infections aiguës (abcès, tétanos, gangrène gazeuse…)
Transmission du VIH
A longs termes, cela peut engendrer une infertilité chez la femme. Une femme excisée rencontre des complications sexuelles et psychologiques. Elle subit dépression, anxiété, angoisse des rapports sexuels, angoisse de l’accouchement…

Kardiatou Sy, Présidente de l’assiciation GFAA insiste: «L’excision n’est pas si loin. Elle est pratiquée en France dans l’obscurité. Battons-nous ensemble pour qu’on n’en entende plus parler».

«Cela fait 6 ans que nous nous réunissons. Je rêve que l’on n’ait plus à célébrer la journée mondiale de lutte contre l’excision de la femme. Malheureusement, on compte 55.000 femmes excisées en France. Elles ne l’ont pas toutes été sur le territoire français. Mais dans certains quartiers, dans certaines villes, des filles continuent d’être mutilées», a ajouté Maty Diouf, adjointe au maire, déléguée à la femme.

Un possible recours

Peu à peu, l’excision recule mais demeure encore. Elle continue de menacer la santé des petites filles et de ronger leur dignité au fil du temps. Aujourd’hui, la réparation est possible. Elle remboursée par l’assurance maladie. Aucun frais n’est à régler ni à l’anesthésiste, ni au chirurgien. Toute femme victime peut se tourner vers la médecine et retrouver son intégrité. Tout témoin de cet acte cruel se doit de le dénoncer. En France, une personne qui fait subir l’excision à une femme encoure de lourdes peines judiciaires allant de 10 à 20 ans de prison.

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