Nissa Rebela. C’est le nom qui désigne le regroupement des identitaires du pays niçois qui ont élu domicile à Nice depuis quelques années. Ce mouvement, à l’origine de la fameuse soupe au cochon servie au port de Nice et ce malgré une interdiction préfectorale, vient d’annoncer la présence de deux candidats aux élections législatives et municipales niçoises.
Philippe Vardon, le leader de cette formation, sera candidat dans la 1ère circonscription et devrait être présent au scrutin municipal alors que Benoit Loeuillet sera dans la course législative dans la 2ème circonscription. Leurs suppléants ne sont pas des inconnus de la scène niçoise puisqu’il s’agit de Dominique Lescure, initiateur de la soupe au cochon du port et de Damien Derey qui en sera à sa deuxième joute électorale après son investiture lors de la cantonale partielle Nice 7 au cours de laquelle il avait récolté 1,87 % de votes.
Nice Premium a rencontré le Conseiller Général Jean-François Knecht qui vient d’interpeller le Prefet des Alpes-Maritimes pour demander « d’activer les services de l’Etat afin de disposer des éléments les plus complets sur ce ou ces groupements » de manière à procéder à la dissolution de ce qu’il qualifie de « groupuscule d’extrême droite »
Nice Premium : JFK, vous avez interpellé le Préfet sur les Identitaires de Nice. pouvez-vous nous expliquer ce choix ?
Jean-François Knecht : il y a quelques mois, un groupuscule niçois relevant du bloc « Identitaires » s’illustrait en passant à tabac un jeune homme qui n’avait pas la bonne couleur de peau. Au nom de la « solidarité » ce même groupuscule distribue aux Sans Domicile Fixe de la soupe au cochon. Cette action qui est directement inspirée de celles menées dans d’autres villes en France et en Belgique n’a qu’un seul but : la vulgarisation du message de haine et de rejet de certaines communautés.
Nice est un considérée comme un de ses bastions par les Identitaires, et les dernières déclarations de son maire ne peuvent que renforcer leur sentiment.
Nous ne pouvons accepter cet état de fait. Nice est républicaine, la loi est la même pour tous et le représentant de l’Etat se doit la faire appliquer.
NP : Une manifestation a été organisée à Nice suite à la réunion . Avez-vous reçu une réponse et qu’attendez-vous du Préfet ?
J’attends du Préfet qu’il fasse preuve d’autorité en mettant un frein à l’activisme malsain de ces gens et qu’il lance les procédures susceptibles d’aboutir à la dissolution de ce groupuscule d’extrême droite.
NP : Deux candidats identitaires seront présents aux législatives et à la municipale. Votre sentiment sur ces candidatures ?
Il est toujours surprenant de voir des antiparlementaires primaires se présenter aux élections. La République est bonne fille, eux ne cessent de la bafouer. Je leur souhaite un score qui les fasse réfléchir pour autant qu’ils soient en définitive réellement candidats.
NP : Que pensez-vous de la récupération pour la cause identitaires d’icônes niçoises telles que Ségurane ou Garibaldi ?
C’est un paradoxe mais c’est toujours la même chose, au niveau national c’est Jeanne d’arc, le bleu blanc rouge, en province ce sont les héros locaux que l’extrême droite tente de récupérer. Le paradoxe ? c’est que ces « icônes » véhiculent des valeurs universelles : l’honneur et le courage, et que l’universalité des valeurs est quelque chose d’étranger à ces groupuscules repliés sur eux même.
