Dans la compétition entre celles qui, au constat de la porosité entre les électorats de référence, on se doit maintenant d’appeler les deux droites, Christian Estrosi joue le thème sécuritaire essayant toujours d’avoir un coup d’avance par rapport à ses « nouveaux » adversaires.
Surfant sur la psychologie collective (le coup du pompier-pyromane fait toujours son effet !) et profitant de l’abandon de l’angélisme sociologique de la gauche (les socialistes sont en pleine reconversion et même le burlesque Chavez tricolore n’ose pas intervenir sur un sujet si sensible), il a trouvé une voie libre pour en faire son cheval de bataille et lancer (métaphoriquement) le chapeau de plus en plus haut.
Le choix du monitorage de la cité par les caméras de vidéo-surveillance, des mesures restrictives de différente nature, une police municipale forte en nombre et spécialisée dans les secteurs d’intervention (brigades mobiles) en sont les apparences et permettent à Christian Estrosi d’endosser les habits du maire-shérif, ce qui par les temps qui courent est synonyme de popularité facile.
D’ailleurs, si les citoyens demandent la loi et l’ordre, pourquoi les leur refuser ?
De fait, à partir du mois prochain, un observatoire de la sécurité municipale sera actif et pourra donner tous les chiffres et les statistiques concernant les différentes typologies d’infractions et de crimes.
Nous voici donc à la mise en service de la 1000ème caméra de vidéo-surveillance à la rue de la Lanterne au centre de surveillance urbaine (CSU), où travaillent 70 personnes et dont le maire de Nice n’est pas peu fier.
Ce maillage est particulièrement utile dans l’identification des coupables et dans les critères de l’accusation qu’en termes dissuasifs.En tout cas les chiffres sont là : 2 470 interpellations ont été rendues possibles grâce à cette technologie.
Mais, ce chiffre symbolique est juste une pierre angulaire d’une action commencée le 23 mars 2010 et qui s’est développée depuis avec une cadence soutenue. Fort de ce succès, la maire de Nice veut passer à la vitesse supérieure.
500 nouvelles caméras seront installées durant cette mandature 2014-2020 (dont 50 cette année ) prioritairement sur les territoires des collines pour lutter contre les cambriolages.
Mais aussi, la modernisation du parc avec la multiplication des cameras HD et surtout les caméras à 360°, l’adoption d’un logiciel dit de 3ème génération permettant de détecter en quelques secondes un objet, un véhicule, une personnes en fonction de son signalement. Ou encore, l’installation de caméras privées des parties communes des bailleurs sociaux ou centre commerciaux et leur interconnexion vers le CSU, l’installation de caméras dans les rames du tramway et leur interconnexion vers le CSU
La sécurité assurée par une organisation et des moyens que Christian Estrosi vante comme les plus importants dans toutes les villes de France, mais le maire de Nice veut s’attaquer à un autre chantier, moins sensible et médiatisé, mais tout aussi important : le stationnement en double file et dans les places réservées.
Et oui, à Nice on retrouve la ville de la Méditerranée chaotique et indisciplinée. D’accord sur le célèbre « m’en bati sieu nissart » mais les autres existent aussi !
A partir du 1er avril (la coïncidence est fortuite ?) et progressivement, zone après zone, la vidéo verbalisation sévira les comportements des automobilistes auteurs d’incivilités et autres transgressions.
Une bonne décision dans la tutelle du citoyen correct mais qui ne manquera de faire jaser toute une bonne partie de la population habituée à ses commodités locales.
Cette sévérité apparente aura aussi l’avantage de renflouer les caisses municipales : là où ce système a été mis en place, les statistiques montrent une augmentation des recettes à ce titre de plus de 20% !!!
