Quelques jours après le drame survenu sur la promenade des Anglais, les villes de nos territoires commencent à revoir les contours de l’utilisation des engins électriques.
Le 30 juin, un terrible accident est survenu sur la promenade des Anglais. Un enfant de 5 ans a été mortellement percuté par une trottinette électrique. D’origine ukrainienne, il avait fui la guerre avec sa mère pour trouver refuge à Nice.
Ce drame, qui a ému la ville entière jusqu’à la France entière, a remis la problématique de l’utilisation des trottinettes électriques au centre de la table, alors que les critiques se faisaient déjà de plus en plus fortes.
Avec l’importante popularisation des trottinettes électriques, les problèmes qu’engendrent ces nouveaux venus sur les routes et pistes cyclables deviennent visibles par tous. C’est surtout la vitesse excessive et le manque de sécurité qui sont critiqués. En 2021, 24 utilisateurs de trottinettes ont été tués en France, 17 de plus que l’année précédente. Pour régulariser et sécuriser ces utilisations, plusieurs communes maralpines ont déjà pris les choses en main.
À Cannes, à la demande du maire David Lisnard, la Police municipale effectue des contrôles réguliers pour sanctionner les usagers incivilicés. Ainsi, ce sont plus de 892 PV qui ont été adressés pour non-respect de la réglementation depuis mars 2021. En parallèle, une campagne de communication intitulée « Sans permis, tout n’est pas permis ! » avait été lancée en mai dernier sur le réseau des panneaux d’affichage urbain et à l’arrière des autocars cannois, pour sensibiliser la population aux risques liés à l’utilisation de cet engin.
À Antibes Juan-les-Pins, après l’annonce du décès de l’enfant ukrainien, la municipalité a aussi décidé d’agir pour sensibiliser la population à travers l’affichage d’illustrations avec deux slogans : « Le trottoir, c’est interdit ! » et « Le casque c’est ton rempart! ».
Déjà opposé aux trottinettes électriques en refusant, l’installation d’un dispositif en libre-service à Nice, le maire Christian Estrosi a décidé d’aller encore plus loin. Un peu plus d’une semaine après l’accident, le maire de Nice a confié que si le Gouvernement lui permettait, il proclamerait un arrêté de police « qui interdirait aux trottinettes d’emprunter les pistes cyclables, dès lors que ce sont des trottinettes à moteur” et « travailler à mettre en place des radars pour les pistes cyclables ». Christian Estrosi a également affirmé réfléchir à deux options pour sécuriser l’utilisation :« soumettre la piste cyclable aux mêmes dispositions que la voirie en parallèle, c’est-à-dire feux rouges et passages piétons” ou bien “d’implanter la piste cyclable entre la chaussée nord et la chaussée sud de la promenade des Anglais, sans que cela ne perturbe les flux de circulation”. Ce sont des « études de circulations menées sous trois mois » et « des concertations avec les usagers de toute mobilité » qui feront choisir l’élu entre ces deux possibilités.
En attendant, la municipalité niçoise a annoncé la mise en place de plusieurs mesures dans un communiqué :
- Dès aujourd’hui, des contrôles quotidiens sont opérés par les agents de la Police municipale, avec 4 classes d’amendes conformément au Code de la Route (35€ / 135€ / 1500€ / 3750 €)
- Sous 10 jours, la sécurisation des traversées piétonnes au niveau des 3 pergolas situées entre la Villa Masséna et le Palais de la Méditerranée vont être renforcées, avec la pose de barrières séparant physiquement la piste cyclable de l’espace piéton.
- Sous 2 mois, l’intégralité des 40 traversées piétonnes le long de la Promenade vont être réaménagées et sécurisées. Des feux tricolores dédiés aux vélos et aux trottinettes sur la zone plus dense entre Gambetta et le Centenaire vont être installés.
- Des bandes rugueuses pour ralentir mécaniquement la vitesse des deux-roues à l’approche des traversées piétonnes, accompagnées d’une signalétique au sol « RALENTIR » et de panneaux seront aussi mises en place. Les peintures de la totalité des passages piétons et de la signalétique au sol vont être mise à jour et des passages équipés de systèmes réfléchissants ou à énergie solaire pour permettre une bonne visibilité dès la nuit tombée. Enfin, il a été demandé aux services niçois de se doter d’outils statistiques sur les modes de déplacements sur toute la ville.
