La victoire est large et ne prête pas à discussion : 50 élus sur 54 (contre 44 sur 52 pour la mandature précédente). L’UMP remporte les élections départementales avec un carton plein dans les ballotages (21 sur 21 ) contre les candidats frontistes.
Le FN confirme son implantation et son avancée en termes électoraux mais il n’aura aucun élu. Alors que les partis de gauche sauvent miraculeusement leur peau et pourront siéger an nouveau Conseil Départemental (Francis Tujague a gagné la triangulaire dans le canton de Contes et le duo Gourdon-Vinciguerra a défait l’adversaire frontiste à Grasse 2) : une maigre satisfaction qui ne doit pas cacher la vérité.
Le Front de Gauche est toujours à la recherche de la formule magique pour qu’une révolution (démocratique) s’accomplisse et , « en attendant les lendemains qui chantent « , comme l’attente risque d’être longue, il doit se contenter d’un rôle de témoignage en dehors des institutions.
Le PS, quant à lui, doit revoir totalement sa copie, apprendre à jouer le rôle d’opposant solide et audible et fort probablement se poser la question si l’équipe en place est celle qu’il faut (au moins partiellement). Pour le moment, au delà du contexte national, il est discrédité vis-à-vis de son électorat et marginalisé dans le jeu politique local.
Si d’habitude Christian Estrosi n’a pas le triomphe modeste, cette soirée électorale c’est avant tout sa victoire: « Nous avons remporté 9 cantons sur 9 à #Nice06 ! C’est un grand chelem historique « . Et oui, dans ce cas, quelques coups de trompette sont bien permis et amplement justifiés.
En fait, 9 élus sur 9 dans les cantons niçois sous l’étiquette Nice Ensemble, ce qui, ajoutés à ceux de l’arrière-pays, font 14 sur 14 cantons métropolitains remportés, aucun élu d’opposition dans « son » territoire… Qui dit mieux ?
La mainmise sur tous les échelons électoraux est totale : maires, conseillers métropolitains, conseillers départementaux lui sont redevables de leur élection. Même le maire de Carros Charles Scibetta a abandonné ses convictions idéologiques de gauche pour faire le grand saut et s’inscrire dans la majorité métropolitaine et départementale. C’est dire la capacité et le pouvoir d’attraction du personnage !
Christian Estrosi pourra diriger les affaires publiques locales tel le faisait un Seigneur médiéval: d’ailleurs dans son discours aux militants accourus en nombre (la victoire donne toujours des ailes) , il a bien » gentiment » rappelé à Eric Ciotti que c’est à lui qu’il doit sa place au Conseil général ainsi qu’il attend qu’aux élus niçois soit réservé le traitement qu’il leur sied!
Jeudi prochain, Eric Ciotti sera élu président du Conseil Départemental. Il est en charge depuis décembre 2008 : « Je suis candidat à ma succession pour poursuivre la politique qui a été saluée par les électeurs ».
En attendant, le résultat des Bouches -du-Rhône avec le basculement du département dans le giron de la droite ouvre des perspectives favorables pour les Régionales de décembre: et comme Christian Estrosi a déjà affirme de vouloir toute sa part dans la conquête de celle qui sera, une fois la réforme des collectivités territoriales accomplie, une super-région…à quand l’annonce de sa candidature comme tête de liste ?