Suite aux résultats du second tour, voici notre analyse : Premier constat : une variation très faible de la participation entre les deux tours alors que le FN était présent dans tous les cantons. Il n’y a pas eu une mobilisation forte des abstentionnistes du premier tour pour aller voter au second.
Deux exceptions majeures:
- Menton où le FN a fait un score assez serré avec le candidat UMP (participation : + 4.43 points). Qu’en est-il des reports de voix ? C’est l’inverse de ce que pouvait espérer l’UMP puisque visiblement le sursaut de participation a surtout servit le FN qui rallie également à lui probablement 50% des électeurs du Front de Gauche ;
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Contes : la seule triangulaire : (+3.21 points entre les 2 tours). Une moins forte mobilisation des électeurs UMP au second tour, qui devant l’avance des formations FN et PCF-FDG, au premier tour, ont opté pour le Ni-Ni, un report des voix d’EELV et d’une partie des abstentionnistes du 1er tour en faveur de Francis Tujague, l’autre partie allant au FN.
En clair, il est bien loin le second tour de l’élection présidentielle de 2002 où 8% d’électeurs supplémentaires s’étaient mobilisés au second tour pour faire barrage à Jean Marie Lepen, Chirac réalisant un score de 82%.
Car même si la victoire de l’UMP est incontestable, le succès est quand même relatif : au mieux à Nice 6 et Valbonne le score de l’UMP dépasse 68% et au pire à Menton le candidat UMP ne réalise que 5.66% de plus que la barre des 50% nécessaire pour être élu.
Ce qui veut dire en clair que le FN s’installe comme une formation politique « normale » dans le paysage politique azuréen mais également national et que la diabolisation de ce parti fonctionne encore auprès des électeurs PS, EELV, … qui se sont en masse reportés sur le candidat UMP, mais que cette diabolisation fonctionne de moins en moins sur d’autres sympathisants comme les électeurs du Front de Gauche qui ont reporté leur voix, en fonction des cantons, entre 30% et 70% sur le candidat FN.
La question n’est plus de savoir si le FN est ancré ou non dans le paysage politique français, il l’est, mais combien de temps les électeurs resteront sensibles aux arguments de diabolisation.
Il est temps que les formations politiques traditionnelles se rendent compte de l’attente des électeurs qui ont pris l’habitude de voter « contre » et non « pour » un programme ou un candidat.
Fréderic Ganneval
Artenice