Après avoir arpenté les rues du polar avec brio (Regarde, Sauf, Ce qu’il nous faut, c’est un mort…), Hervé Commère s’ouvre à de nouveaux horizons et signe avec Les Intrépides, son premier roman de littérature générale. Un roman dont les personnages offrent une parenthèse de fantaisie aux lecteurs.
Alors que le mariage de Raoul et Valérie bat de l’aile, ces derniers reçoivent un courrier : l’immeuble où ils vivent depuis le début de leur histoire va être mis en vente et tous les locataires sont priés de libérer les lieux.
Hervé Commère connu principalement pour ses romans noirs se lance dans un autre style avec Les Intrépides, un style un peu différent oui mais pas totalement non plus. L’auteur sait se doter de bons personnages, à l’instar Mat dans Sauf ou Mylène dans Regarde. Et Les Intrépides ne déroge pas à la règle : Raoul, héros et narrateur, celui par qui la révolution va arriver, sa femme, Valérie, Suzanne, Bastien et le mystérieux Dave Missouri ; sont des personnages savoureux. Ces habitants d’un petit immeuble parisien, vivant un peu hors du temps, et qui viennent de découvrir avec effroi que l’immeuble va être mis en vente et qu’en tant que locataires, ils doivent partir…
Autour de personnes qui ne s’adressent quasiment jamais la parole, Raoul va prendre les rênes d’une drôle de coalition pour sauver leur havre de vie. Et chacun va s’engouffrer à sa suite car tous ont une bonne raison de rester ici…
Les individualités vont se mettre de côté au profit du collectif et, dans cette quête un peu folle qui les conduira sur la route, dans le taxi de Raoul, les personnalités vont se révéler. Hervé Commère réussit ce road-trip de voisinage, ses personnages réalistes ne sont pas simplistes et si le ton est résolument positif, il ne s’agit pas non plus d’un bonbon tout mielleux.
Les Intrépides est un roman réel où la fantaisie s’installe au fil des pages grâce à des situations cocasses, des tranches de vie et un souffle salvateur d’espoir et d’optimisme.
