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22 novembre 2024

Philippe Pradal, le grand argentier du Conseil Métropoltain : « De la rigueur mais pas d’austerité pour le budget 2015 »

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Avec 115 votes pour et 15 abstentions ou contre, les conseillers métropolitains ont approuvé le budget de l’année en cours. Comme quoi, l’écrasante majorité qui soutient Chrsitian Estrosi pourrait limiter la tractation de cet acte aux seules explications techniques, précises et concises comme d’habitude, de son argentier Philippe Pradal.


Mais, comment empêcher le président de la Métropole de renoncer à sa plaidoirie contre ce gouvernement qui réduit les dotations de l’État pour cause d’endettement : et oui, les dettes doivent être remboursées ce qui réduit la disponibilité budgétaire, même celles contractées avant le 6 mai 2012 et qui avaient été alourdies de 600 milliards environ durant le précédent quinquennat, et contre la Région pour cause d’une politique toute acquise aux intérêt marseillais et mortifère à l’égard du territoire niçois?*.

Heureusement que, dans ses prévisions et vœux, les élections règleront tout ça : la Région est la prochaine cible et gare à la mise au pas des voisins marseillais, sans parler de l’après 2017 quand les vannes s’ouvriront et les caisses de l’État deviendront un cash dispenser pour financer tous les projets de développement qui feront de la Métropole niçoise une signature au niveau international !

En attendant « ce que vous allez voir », il faut faire les comptes avec la réalité et revenir aux chiffres : le budget consolidé (y compris sociétés et régies) s’établit à 1 377 124 682 euros ventilés en 894 M€ de frais de fonctionnement et 482 M€ d’investissement.

Le plat de résistance de la politique de Chrsitian Estrosi est le 0% d’augmentation de la fiscalité qui est confirmé même pour ce budget (en fait, ce n’est pas tout à fait exact puisque l’assiette valable pour les calculs est agrandie tous les ans par l’inflation, encore que ces dernières années…), l’équilibre budgétaire étant assuré par un plan rigoureux d’économie – dixit le Président de la Métropole – et ce malgré une baisse de dotations de l’État de 21,5 M€ auxquels s’ajoutent les 4 M€ du Conseil départemental (à noter la curieuse habitude d’additionner les mesures restrictives en cumulant les chiffres de plusieurs exercices au seul fin de les gonfler alors que les bilans sont annuels !).

Restent les priorités de ce budget qui ont été rappelées à plus d’une reprise: refus d’actionner le levier fiscal, économie de fonctionnement ( -10 millions d’euros) et maintien du niveau de l’investissement (avec une légère contraction de 10 M€ sur le budget principal de 131 mio).

En temps de morosité économique, en attendant les temps des envolées, on appelle ça, une gestion de bon père de famille. Et de cela, au delà de la sempiternelle autosatisfaction qui à la longue devient lassante, on doit donner acte à Christian Estrosi .

La cloche n’est pas la même du côté des oppositions dont le nombre de représentant(e)s s’est ultérieurement réduit par l’abandon de deux élues qui ont repris leur liberté : l’Aventin avant de rejoindre d’autres rangs ?

Marie-Christine Arnautu a bataillé avec sa vigueur habituelle sur le niveau de l’endettement (près de 1,2 milliards d’euros) qu’elle considère comme « inquiétant » et accuse la président de la Métropole de « fuite en avant » en mettant en doute ( doux euphémisme ?) sa « capacité de remboursement ».

En réponse à la définition de « bonne comédienne », utilisée à son égard de la part de Christian Estrosi lors de la discussion sur les Orientations Budgetaires, l’élu frontiste lui a réservé celle de « sacré farceur » ! Comme quoi, le président de la Métropole devrait réfléchir avant de critiquer une dame et se rappeler que  » mulier malus necessarium est » (surtout en ces temps de …parité). Alors pourquoi renoncer à être cavalier?

D’un ton moins vif mais tout aussi négatif l’intervention de Patrick Allemand, qui en sa qualité de Premier Vice-Président de la Région PACA, a réfuté les accusations, à ses dires sans fondement, de Christian Estrosi envers la Région, en retournant la responsabilité à sa charge et la motivant à des fins politiques.

L’opposant socialiste est revenu sur le problème de l’augmentation de l’endettement principalement dû aux dépenses pour la ligne 2 du tramway et, cela va sans dire, aux coûts supplémentaires engendrés par le tunnel.

D’autres chapitres d’investissement n’ont pas échappé à la critique: l’Opération d’Intérêt National qui tarde à exprimer toutes ses potentialités (et oui, la concurrence est rude en terme d’attractivité d’entreprises ) et le centre entrepreneurial pour les starts-up manque cruellement de densification (qui est la première condition pour le succès). Ou encore, la politique des logements ( sociaux et non) qui est bien loin de jouer son rôle de volet pour la mise en place des conditions d’accueil pour les futurs habitants de la Métropole , en plus de ne pas satisfaire les nécessités actuelles.

Si le budget 2015 a été le plat principal de cette séance publique du Conseil Métropolitain, le dessert ne manquait pas non plus de goût : il s’agissait du projet de transfert du MIN à la Baronne.

La président Christian Estrosi, secondé encore une fois par le président de la Commission des Finances Philippe Pradal, a présenté les lignes directrice de ce dossier qui s’expriment dans une formule vraiment novatrice : séparer l’aspect immobilier (construction et maintenance ou facility management) de la gestion. La première sera confiée suivant la formule Partenariat Public Privé ( PPP) à une société qui fera l’investissement ( fort probablement la même qui en assurera la construction) alors qu’une société municipale (la même aujourd’hui présidée par la dynamique conseillère municipale, métropolitaine et départementale, Nicole Merlino) sera responsable de la gestion en étant l’interface des opérateurs professionnels.

« Rien à voir avec une plateforme agro-alimentaire de développement de l’agriculture locale ouverte au public et non seulement aux professionnels » – lui rétorque le conseiller écologiste Decoupigny.

« Au delà de la formule du financement de l’opération, telle qu’elle est présentée ne s’agit d’autre chose que du simple transfert » a rajouté l’élu.

En retournant enfin le couteau dans la plaie :  » En fait, vous envoyez la MIN à la Baronne parce qu’il vous gênait pour le projet du Grand Arenas qui est une des priorités de votre mandature et vous habillez votre délibération d’un petit discours incantatoire à la mode des circuits courts »

L’opposant a évoqué ainsi la probabilité d’une opération foncière plus qu’un développement de l’agriculture métropolitaine.

Et d’ailleurs, par simple constatation, on voit Christian Estrosi plus à l’aise et en phase avec l’immobilier que dans l’agriculture ou encore horticulture.

Mais, encore une fois, force du nombre a fait loi (Decoupigny ! Combien de divisions ? aurait dit le tovarisc Staline) et la délibération a été adoptée.

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