Inutile de mettre la tête dans le sable façon autruche : il y a un vrai et sérieux problème autour de l’islam, comme religion, et l’islamisme qui en est une déviance.
Mais, en ces temps d’hyper-communication, les vérités ne sont pas toujours les faits mais la perception que chacun en fait créant ainsi ses convictions. Voilà alors que ceux qui ne sont pas comme nous deviennent des ennemis, coupables de tous les maux.
Soyons clairs : nous devons condamner sans indulgence certains individus qui ont commis des crimes au nom d’une lutte de religion que seuls des fanatiques ont déclaré au nom d’Allah.
Mais il n’en reste pas moins vrai qu’un sentiment diffus d’islamophobie s’est propagé et provoque une fissure dans la cohésion sociale et dans la vie commune.
Pour beaucoup plus de ce que nous imaginons, l’islam est l’origine et le coupable idéal. Et chaque musulman est donc un potentiel responsable.
Pour faire face à cette dérive, Il faut sans cesse appeler à la volonté d’éradiquer les discours/postures/actes islamophobes qui parsèment malheureusement le quotidien de cette communauté qui appartient à la communauté nationale au même titre que n’importe quel corps confessionnel ou professionnel, n’en déplaise à celles et ceux, dangereux pyromanes, qui entretiennent le doute ou expliquent le contraire pour leur intérêts personnels et politiques.
Non, l’islamophobie structurelle, systémique et entretenue. Ce n’est pas un fond de commerce à exploiter habilement, c’est est un cancer à combattre.
Après les tragiques événements de janvier dernier, Le ministre de l’intérieur M. Cazeneuve veut relancer et renforcer le dialogue des pouvoirs publics avec les musulmans de France.
Il crée donc l’Instance dite de « Dialogue » de l’Islam de France. Elle sera réunie autour du Premier Ministre, Manuel Valls, d’ici le 17 juin .
Elle ressemblera les membres du CFCM et les représentants des grandes mosquées (qui sont, sauf exceptions, toutes financées par l’étranger). Mais aussi, elle inclura des représentants de la société civile, des imams et des intellectuels.
Les dossiers de l’islam constituent l’ordre du jour de l’instance. On distingue la formation des imams, la prévention des actes anti-musulmans (i.e. islamophobie), les phénomènes de radicalisation chez certains jeunes, l’organisation et la protection des lieux de culte , l’enseignement confessionnel, les aumôneries, …
Les préfets étaient appelés à organiser une consultation des représentants des Français musulmans dans les départements dans le cadre de la préparation de l’instance nationale.
Ce samedi le Palais Préfectoral s’est transformé en forum et près d’une centaine de personnes , religieux, membre du monde associatif et socio-professionnel, ont répondu à l’invitation du Préfet Colrat et ont participé a des ateliers de discussions qui ont traité des thèmes importants, tels l’abattage de la viande suivant le principe Halal, l’Islamophobie, l’enseignement du français et de l’histoire de la France, la discrimination des femmes musulmanes, la formation des imans, les principes et valeurs de la République …etc etc
Ce dialogue, qui avait commencé de manière informelle dès janvier, a été fortement apprécié par les participants.
Afin de mieux fluidifier les rapports futurs , un groupe de contact qui comprend les représentants des plus importantes associations religieuses a été formalisé.
Il est composé de Boubekew Bekri, Vice-Président du Conseil Régional du Culte musulman et Recteur de la Mosquée Al Foryane; Mohamed Djadi, Président de la Fédération des Mosquées indépendantes des Alpes-maritimes; Otmane Aissaoui, Iman et Recteur de la Mosquée Errahna auxquels auxquels s’est joint Abderrazak Fetnan, représentant du monde associatif et directeur de Alpes-maritimes Diversité.
Sans crier victoire, on comprend tout de suite que le dialogue est la juste voie pour déminer les tensions, affronter les « vrais » problèmes avec pragmatisme et sérieux , apprendre à comprendre les autres dans leur diversité.
Et, en dénominateur commun, affirmer l’intangibilité des valeurs de la République qui sont le ciment de la nation, de l’unité nationale et du bien vivre d’une communauté.
Comme dit l’adage : rendons à César ce qui est à César et à Dieu, ce qui est à Dieu !
Cela signifiant simplement que citoyenneté et foi religieuse peuvent très bien coexister en chacun de nous.