Élu récemment par ses pairs à la quasi-totalité des voix (il ne lui en a manqué qu’une !) , Ivan Coste-Manière, le tonitruant nouveau président du Comité olympique azuréen (qui comprend les Alpes-maritimes et le Var), toujours entre une réunion et un voyage, a accepté de répondre à nos questions et de tracer la voie de cette nouvelle mission qu’il aborde avec l’entrain qui lui est si habituel.
A la lecture de ses idées et de son programme, nul doute que ses pairs ont eu la main heureuse au moment de mettre le bulletin de vote contenant sont nom dans l’urne.
A vos marques, prêts…
Nice Premium : Vous venez d’être élu à la tête de l’organisme institutionnel régional du sport français: voulez-vous vous présenter à nos lecteurs votre passé sportif et comment vous en êtes arrivé là?
Ivan Coste-Manière : J’ai pratiqué le ski, le hand-ball et l’athlétisme en compétition de 10 à 28 ans, glanant quelques titres et bénéficiant d’un statut de Sportif de Haut Niveau pendant mes études. Juge Fédéral, Entraineur, Président du Grasse Athlétic Club quasiment sans discontinuer depuis 30 ans, élu de la même manière aux Comités Directeurs de la Ligue Côte d’Azur d’Athlétisme et au Comité Départemental des Alpes Maritimes, dont je suis actuellement co-Président, je suis aussi Président de l’Aéroclub de Saint Raphaël Est Varois et licencié en tir à l’Avenir de Grasse. L’Olympisme était donc une voie tracée puisque depuis 8 ans, je suis membre du Conseil d’Administration du Comité Départemental olympique et sportif des Alpes Maritimes, ainsi que du Comité Régional Olympique et Sportif Côte d’Azur.
Nice Premium : Quelle vision avez-vous du sport dans la société ?
Ivan Coste-Manière : Le Sport reste une valeur socle de la société. La discipline, le respect des règles, de l’adversaire, la recherche de l’optimisation de la performance en constituent l’essence. Il instille la capacité à ignorer les coups bas, donne l’énergie, l’endurance, la résistance, sert de pare-feu au racisme et à tant d’autres dérives… Au-delà de ces standards, le sport catalyse l’aménagement du territoire, et se présente aujourd’hui comme un formidable acteur économique, d’égalité des chances ou de promoteur de la santé et du bien-être. Il épouse les glissements sociétaux et a un rôle éminemment fédérateur des communautés.
Nice Premium : Quelle héritage recevez-vous ? Pensez-vous adopter une nouvelle stratégie, on vous inscrivez-vous dans la continuité de l’action de vos prédécesseurs ?
Ivan Coste-Manière : Des exemples. A suivre et amplifier. De Michel Fihue et Pierre Cambréal, à Nawal El Moutawakel Bennis, tous les membres de la communauté olympique que j’ai eu la chance de côtoyer et d’avoir comme amis savent discerner, partager et gérer. Ils ont une vue d’ensemble qui permet de dépasser les clivages, d’aller chercher un socle commun et le plus consensuel.
Sans parler de « nouvelle » stratégie, j’espère pouvoir faire bénéficier de mes points forts et diminuer encore mes points faibles. Les épreuves combinées et le décathlon travaillent souvent selon cette double logique, et l’héritage de mes prédécesseurs est déjà extrêmement conséquent tout au long des 43 années d’existence du CROS Côte d’Azur.
Les nouveaux contours des maillages territoriaux seront indéniablement au cœur de nombre des décisions de mon Bureau Directeur constitué de membres extrêmement représentatifs du mouvement sportif au sens le plus large. Être élu à la quasi-unanimité, cela donne des droits, mais surtout des devoirs. Communication, Pédagogie, consensus, négociation, œcuménisme, voilà les maitre-mots des actions à venir, cela me rappellera les années passées au Conseil Économique Social et Environnemental sur Paris, ou bien les cours dans les différents pays du monde avec SKEMA, avec autant d’interlocuteurs avec qui arriver à bien choisir.
Nice Premium : Comment jugez-vous l’état de santé du sport azuréen ? Quels seront les axes forts de votre mandature ? Avez-vous une équipe autour de vous ?
Ivan Coste-Manière : Exceptionnel si j’en juge en termes d’analyse comparative avec les autres régions, avec l’un des plus beaux « scores » en terme de nombre de sportifs de haut niveau, la Côte d’Azur talonne l’Ile de France et le Nord Pas de Calais sur ce critère. Les collectivités locales ont bien intégré le sport dans leurs politiques de développement et nous bénéficions d’une rare qualité d’écoute de celles-ci.
Les clubs se sont bien adaptés aux contraintes de professionnalisation des pratiques de gestion, d’entrainements. Et le Sport Santé est une réalité sur le territoire. Le tryptique compétition-loisir-santé s’équilibre peu à peu et il conviendra que nous aidions cette recherche systématique. Les Sports de Nature, le Sport au Féminin, pour les publics désavantagés ainsi que le sport adapté et le sport santé seront certainement au cœur des débats des prochains mois. La cellule Haut Niveau doit elle aussi être développée de manière rapide et je n’ai aucun doute sur l’aide de nos amis Victoria Rava et Stephane Diagana pour ce volet.
Quant au « Team CROS CA », il a toujours existé, malgré les changements de tête, et il a su montrer sa mobilisation dans les périodes turbulentes passées, en se mobilisant autour d’une seule candidature à la quasi-unanimité lors de notre dernière Assemblée Générale. Cela ne peut que donner du punch pour affronter sereinement les enjeux qui se profilent, et les CDOS 06 et 83 ont réaffirmé lors de notre dernier Conseil d’Administration une volonté d’union sans faille.
Nice Premium : Les reformes territoriales envisagées changeront aussi l’organisation du monde sportif ? Que pensez-vous d’un seul Comité Olympique et Sportif régional ?
Ivan Coste-Manière : Je rentre de l’Assemblée Générale de l’Amicale du CESE au Palais d’Iéna, et d’une réunion d’inter région étendue des CROS. Le constat est patent : la loi promulguée, il reste de multiple zones d’ombre, tant au niveau des échéances, que des réaménagements, des donneurs d’ordres, des collectivités ou fédérations de rattachement…
Ces zones d’ombre vont devoir disparaitre au terme de nombreuses concertations, négociations pour pouvoir prétendre à des synergies à tous les niveaux. Des Clubs aux Ligues, des Comités aux Fédérations, les bases sereines ne sont pas réunies pour atteindre ce niveau d’efficacité. A date, le CROS Côte d’Azur a fait preuve de sa nécessité vitale pour notre territoire. Les négociations en cours permettront de mieux discerner une éventuelle solution d’intérêt supérieur pour toutes les parties concernées, et il n’y a pas d’urgence réellement identifiée.
Nice Premium : Paris se portera fort probablement candidate aux JO 2024 : que pensez-vous de cette candidature et serait-il envisageable que les compétitions de voile se fassent dans le bassin méditerranéen ?
Ivan Coste-Manière : Radieux de cette possibilité. Et nous roulerons à bloc pour soutenir cette candidature de poids. 2012 reste dans ma mémoire, de même que la mobilisation que nous avions su provoquer pour la candidature de Nice pour les JO d’hiver.
Il faudra faire encore mieux : plus loin, plus haut plus fort !
Et la voile dans notre bassin, autour de notre culture, à quelques encablures d’Olympe, que rêver de mieux ? La parution du nouveau logo du CNOSF et par voie de conséquence du CROS et des CDOS tombe donc à point nommé. Le CROS Côte d’Azur sera l’un des meilleurs vecteurs forts de cette candidature aboutie et de fond pour un projet de cette envergure.