La Traviata, que l’on ne présente plus, ouvrira la programmation des opéras. Si les niçois connaissent bien Cristina Pasaroiu, ils auront certainement une pensée pour Franck Ferrarri récemment disparu, il devait jouer le rôle de Germont.
La Traviata inspira à un critique vénitien cette phrase où tout est dit : « Celui dont les yeux restent secs devant cette musique n’a pas un cœur humain qui bat dans sa poitrine. ». Puis en janvier nous nous rendrons sur la lagune, à Venise. Un opéra, un film, un film, un opéra. Benjamin Britten et Luchino Visconti ont écrit en même temps le film et l’opéra d’après l’œuvre de Thomas Mann, Tadzio est toujours ce bel adolescent qui enflamme les cœurs et trouble les âmes.
La beauté est diabolique, le film est un chef d’œuvre dont on dit l’opéra son miroir. En février, temps du carnaval, on se devait d’être un peu plus léger. Il Barbiere di Siviglia d’après Beaumarchais, un opéra bouffe où le siècle des lumières s’oppose aux Jésuites. Avec le printemps en mars, ce sont Meyerbeer et les Huguenots, une évocation des guerres de religions et de la saint Barthélémy.
La saison d’opéras s’achève en mai avec Medea de Cherubini. Le livret écrit en français et en alexandrins, est interprété en italien pour éviter les difficultés d’interprétations du livret français. Les concerts suivent un fil directeur : « Vienne à livre ouvert. »
La capitale de l’Empire des Habsbourg est celle de la musique. Metternich en parlait ainsi : « Elle me fait du bien et du mal, qui est lui-même du mal. » Outre ce relent Hégélien avec son affrontement de contraires, on doit admettre ce lien indéfectible entre Vienne, le Prater, le Ring et la musique. Les viennois allaient en guerre en musique !
Les concerts se déroulent tout au long de l’année et c’est en sept lieux de la ville qu’on pourra satisfaire son oreille sur un siècle (1800-1900) de musique viennoise.
Les ballets et la chorégraphie sont également présents dont un Coppélia en décembre. Ce ballet réuni la danse, la musique et le conte. La poupée danse, prend vie, Léo Delibes nous emmène au pays de l’enfance, des rêves, c’est noël, il nous rend notre âme d’enfant. La programmation est riche et éclectique. Il y en a pour tous les goûts et le public devrait certainement être ravi et captivé par la musique, le bel canto et des ballets.
Le magicien d’oz est toujours en coulisse à l’opéra et pour peu qu’on ait conservé son âme d’enfant, il saura vous emmener dans ce pays où la musique est l’air qu’on respire et le chant la langue qu’on parle. Un aède provençal disait : « Qu’importe qu’une histoire soit vraie, pourvue qu’elle soit belle. » L’opéra de Nice et sa programmation répondent à cette définition.
Thierry Jan