Des cercles décorés, on se souvient de ce jeu, le spirographe, lequel permettait de réaliser des décors à l’intérieur de cercles. Ici, l’artiste Marie Elisabeth Collet nous livre son univers de cercles, planètes, novas, trous noir. Le temps, son temps est un éternel recommencement. Où commence le cercle et où finit-il ? Peut-on le définir ?
C’est le cycle du temps « J’aurais aimé saisir le premier cri du bébé quand il nait à la vie. » nous explique l’artiste.
En effet, le cocon s’est brisé, le cordon a été tranché et il est seul, son cri, un hourra à la vie ou au contraire la peur ? D’où ces cercles, chacun ayant sa réponse. Ils sont une représentation abstraite du cycle de la vie. Il se rétrécie et l’on arrive en son centre, un point noir, la mort d’une planète ? L’eau disparaissant dans le siphon d’une baignoire ? La double face, un voyage dans le temps, celui d’une vie.
Puis Marie Elisabeth nous livre ses dernières œuvres. Les cercles c’était il y a dix ans à la Galerie des Ponchettes, ils sont là comme la marque de la pérennité de ce temps, jamais figé et toujours en mouvement.
Les dernières œuvres, des pastels, des lignes droites, si on peut en définir le début, on n’en voit pas la fin. Le tableau est prisonnier de son cadre, mais la ligne, les lignes, sont tracées, un doigt tendu vers l’infini, l’infinité. L’artiste jongle avec les éléments : l’eau ; l’air, la terre et le feu. Feu, couleur de la terre, une terre ocre ayant marquée la Provence, les Baux, Roussillon. Une terre de lumière et de solitude, celle des sages.
La terre c’est la poterie, la céramique et là aussi le symbole du temps, de son immatérialité, de son éternité, le temps d’une vie, mais une vie finit-elle ? Fleurs, calice, conque, le sel de la mer, la vague purificatrice et le nid, celui du début de la vie. Marie Elisabeth Collet nous offre sa vision de la terre, à la fois celle du paysan et celle où l’on vit. La terre ne ment pas, pourrait-on dire en conclusion. Une exposition à voir, sentir et toucher, une stimulation de trois sens, un plaisir pour l’âme, l’intellect et les yeux. Marie Elisabeth Collet Galerie Depardieu jusqu’au 1° août 2015.
Thierry Jan