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22 novembre 2024

Crise grecque: Les révolutionnaires en papier d’Athènes

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Alexis Tsipras joue son va tout : aujourd’hui, ce sera l’Eurogroupe (les ministre des finances de l’Eurozone) à évaluer son plan de réformes présenté aux créanciers avant un sommet extraordinaire des 28 pays de l’UE convoqué dimanche à Bruxelles. En cas de désaccord , le Grexit sera un choix plus qu’une option.

Après une semaine à haute tension, avec la victoire du NON au référendum, puis la démission du baroque et burlesque Ministre des Finances Yaris Vanoufakis et le sommet européen de mardi, le premier grec a du comprendre que sa tactique était en train de s’essouffler. Mettre sur le banc des coupables les créanciers au lieu de leur expliquer comment ils pourront se voir remboursés de leur prêts peut exciter les esprits de quelques pseudo-révolutionnaires mais ne porte pas loin.

Même si son fils cadet s’appelle Ernesto et une affiche du Che Guevara faisait partie de son décor jusqu’à peu, Alexis Tsipras devra renter dans le rang et se limiter à une rhétorique patriotico-nationaliste qui est un trait commun de la gauche et de la droite grecques (et de ses supporters dispersés dans les autres pays) .

Après la mythologie, il faut revenir à la triste réalité. Une réalité faite de chiffres, de variables et d’inconnues.

D’ailleurs, son beau discours de mercredi dernier au Parlement européen, avec une citation finale de Platon, n’a pas trompé grand monde: la démocratie grecque ne vaut pas plus de celle des autres pays de l’UE et aux droits des citoyens grecs s’opposent ceux des autres citoyens européens: ce sont leurs deniers qui ont largement financés
la dette grecque et pas vice-versa, et sans changement de cap, la Grèce devra s’endetter davantage.

Mais, qui voudra encore financer un pays qui a déjà cumulé 320 milliards d’euros de dette ?

Et aux pourfendeurs des méchants créanciers, il faudrait rappeler que la dette grecque a été largement restructurée en 2012. En contrepartie de cette restructuration, les créanciers privés ont accepté une décote de 50% à 75% des obligations qu’ils possédaient en portefeuille.

Cela n’a pas été suffisant, en absence de mesures efficaces, toujours promises mais jamais appliquées.

Aujourd’hui, la dette grecque est détenue à 75% par des créanciers publics c’est-à-dire la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI) et le Fonds européen de stabilité financière (FESF).

A ce stade, la Grèce n’a pas la capacité financière suffisante pour rembourser ses prochaines échéances du mois de juillet et d’août 2015, tout comme les plus de 50 milliards d’euros qu’elle devra honorer avant 2018 pour assurer la soutenabilité de sa dette publique.

Les dirigeants européens ont toujours demandé que la Grèce applique de nouvelles réformes avant d’engager les négociations sur un allègement de sa dette et des conditions de refinancement.

Dans un texte de réponse intitulé « Actions prioritaires et engagements », la Grèce s’engage à adopter la plupart des mesures proposées par les créanciers le 26 juin, qu’Athènes avait alors rejetées en annonçant la tenue d’un référendum.

En échange des nouveaux efforts consentis, qui devraient permettre 13 milliards d’euros d’économie sur trois ans, Athènes réclame un financement de 53,5 milliards d’euros pour couvrir les obligations liées à sa dette jusqu’en 2018.

Le gouvernement de la gauche radicale veut aussi que ses créanciers revoient les objectifs en matière d’excédent primaire pour les quatre prochaines années et un « reprofilage » de la dette à long terme.

Selon le texte des propositions publié par le gouvernement grec, la Grèce souhaite une solution « pour régler » son énorme dette publique, à 180 % du PIB, ainsi qu’un « paquet de 35 milliards d’euros » consacré à la croissance.

L’enjeu est de taille : c’est pour ça qu’on ne peut plus parler de crise économique mais de crise politique européenne.

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