Samedi 25 juillet, dernier jour de compétition pour les marins. L’incertitude du vainqueur final avant l’ultime épreuve, le Stade Nautique, permettait de tenir le public en haleine. Sauf que les conditions de course ont conduit à l’annulation des régates, pourtant débutées. Leader hier, Spindrift est déclaré vainqueur.
La pétole, la crainte des voiliers. Comprendre par là un vent très faible. Et à midi, horaire de départ pour les manches de Stade Nautique, ça ne soufflait pas fort. Pas du tout même. Embêtant pour prendre de la vitesse. Surtout pour ce type de course basé sur la vitesse. Puis, 30 minutes plus tard, un vent d’est s’est levé. Les bateaux semblaient être possédés, comme pris d’une folle envie de s’envoler. « On ne peut pas rêver mieux ! » s’exclame Frédéric, pilote sur un bateau presse.
Les ingrédients étaient réunis pour un final en apothéose : un fort vent, le trio de tête au classement général séparés de trois poins seulement (50 à distribuer cet après-midi), et une Promenade des Anglais remplie de monde. En attendant le départ de la première manche, les skippers font tourner leur voilier au large. La première course, courte mais intense, se profile et ses participants se rangent le long de la ligne de départ. Lorsque le coup d'envoi est donné, les bourrasques propulsent les voiliers droit devant. Direction la plage pour bifurquer à tribord, puis contournement de plusieurs bouées pour revenir vers la bouée finish près de la côte. Ils atteindront le littoral en un rien de temps.
Un final bref mais (trop) intense
Le Stade Nautique se dispute en deux courses de qualification au lieu de trois et une de finale, manque de temps oblige. Les leaders ont fait respecter la hiérarchie lors des premières régates. Le public allait voir Spindrift, Groupama et CombiWest s'affronter dans la finale Or, qui regroupe les 15 équipages les plus rapides. Enfin, c'est ce qui semblait être écrit.
Car le vent a balayé d'un revers de souffle ce scénario. Sa présence a amené une forte houle. Les vagues se sont déchaînées sur les skippers, qui devaient manœuvrer avec vigilance. Dans ces conditions, la compétition a vécu un coup de théâtre au départ de la dernière course de qualification. Alors que la sirène retentit, les voiliers s'apprêtent à voguer. D'un coup, un formidable souffle s'abat sur eux et les pousse les uns contre les autres. L'équipage Engie n'y survivra pas. Entre les légères collisions et les vagues, leur bateau est monté très haut avant de se retourner. Chavirage et Tour terminé.
La direction de course rappelle finalement tout le monde au port (créant d'ailleurs une belle pagaille). « Les conditions étaient à la limite pour des bateaux de type Diam 24 » explique Jean-Baptiste Durier. Le directeur du Tour de France à la Voile (TFV) assure que les marins ont compris cette décision. Il salue le fair-play entre skippers : « Groupama a directement félicité Spindrift à la radio pour leur victoire ».
