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22 novembre 2024

La communion d’Isabelle Garcia-Chopin avec les enfants moines

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Ce Jeudi , la documentariste et photographe a inauguré au Musée des Arts asiatiques une série de clichés pris en noir et blanc entre 2011 et 2014, intitulée « Voyages chez les enfants moines ». Elle a raconté la façon de vivre de ces jeunes dans différents monastères népalais. Son plaisir de se trouver en leur compagnie et sa fascination pour leur monde étaient évidents.


« Je revois avec grand bonheur ces enfants ». Devant une trentaine de personnes, Isabelle Garcia-Chopin le répète à l’envie : des liens profonds se sont tissés à travers ses voyages au Népal. Chaque fois qu’elle se rend dans les monastères, aucune crainte d’être rejetée. « La porte est toujours ouverte. Dès que je viens, les enfants m’acueillent » raconte-t-elle, le sourire aux lèvres. Et quand elle repart ? A la fin de son premier séjour, en 2011, un enfant moine s’est prosterné devant elle. La documentariste a dû rentrer « les larmes aux yeux ».
Et elle ne boude pas sa joie, elle la partage au fil des images accrochées au mur. Bien sûr, sa relation avec ces moines en devenir ne s’est pas construite en un jour. Elle s’est faite à travers « les mots, mais aussi des regards ou en jouant avec eux » déclare la photographe. Le résultat ? La communauté bouddhiste l’accepte, jeunes comme plus âgés. Au point d’assurer qu’elle est « chez elle une fois là-bas. Quand le cuisiner me voit arriver, il me fait à manger » distille-t-elle comme anecdote. Une seconde famille, une autre vie, et un chouchou. Une affection toute particulière s’est établie entre Isabelle Garcia-Chopin et Rinpotché Tharig Tulku, 12 ans lors du premier voyage en 2011. Le public peut admirer le visage enfantin du garçon, un mantra couvrant sa bouche.

Un autre monde

Des années-lumières séparent les cultures bouddhiste et occidentale. L’auteure des clichés prend l’exemple des cellulaires, que les moines n’utilisent que « depuis cinq, six ans ». Ces derniers vivent au rythme des études, assez intenses. Plusieurs photographies montrent le travail quotidien aux monastères : langues et enseignement de Bouddha au programme. Les enfants récitent tous en choeur les inscriptions sur les mantras, leur support d’écriture. Un disciple perle même de sueur sur une image, le regard fixé sur le papier. « Une vraie cacophonie » avoue Isabelle Garcia-Chopin pour qualifier l’environnement sonore dans ce moment-ci.
Les prières sont au cœur de l’apprentissage bouddhiste. Elles se font dans les temples que la photographe admire. « Je ressens comme de la magie en y entrant, une énergie à me donner la chair de poule » confie-t-elle à côté d’un de ces bâtiments vus de l’intérieur, les moines en pleine imploration. Et le divertissement dans tout cela ? « Tout est propice à l’amusement chez eux, l’imaginaire est important » explique-t-elle. Tantôt, ils lisent des revues, tantôt ils jouent au football, « avec un ballon, un bouchon en plastique… mais toujours à plusieurs ». Car ces enfants restent par groupes de deux ou trois au minimum. Et des valeurs fondamentales en émergent : « solidarité, fraternité, bien être ». Une communion immortalisée par un cliché, en plein repas, pendant lequel on s’amuse, rigole ou sautille.
Elle aura l’occasion de les revoir bien vite : Isabelle Garcia-Chopin prévoit de s’y rendre dès l’automne prochain.

Crédit photo: jfgornet

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