Sans surprise, Alstom remporte le marché de fourniture du matériel roulant et du système d’alimentation de la ligne 2 du tramway de Nice. D’un montant de 91 M€, il porte en tranche ferme sur 19 rames Citadis 405 (et 18 en tranche conditionnelle), sur la fourniture du nouveau système de recharge statique à l’arrêt et sa maintenance pendant 12 ans.
Le Citadis 405 se caractérisera par ses doubles portes en extrémité, la surface vitrée accrue de 40% par rapport aux actuels Citadis, le nouveau bogie Xège plus économe pour les roues, une diminution de la consommation d’énergie de 30%, une baisse estimée des coûts de maintenance de 20% et par la présence de trappes de secours liées à la circulation en tunnel.
Nice est la première application du Système de Recharge Statique par le sol (SRS), permettant d’emmagasiner environ 1,1 MW à 1500 A en 20 secondes, pendant un arrêt commercial. Nice se lance donc dans l’aventure d’un système d’alimentation sans fil.
Alstom l’emporte face à CAF, qui proposait également un système de recharge en station de ses rames Urbos.
La deuxième ligne reliera le Port de Nice à l’aéroport international (le deuxième de France). Elle desservira au passage la gare de Nice Saint Augustin d’où se décrochera une branche vers le centre administratif des Alpes Maritimes (CADAM), à proximité du Nikaia, formant un ensemble de 11,3 km dont 3,6 km en tunnel. Un nouveau dépôt sera construit près du terminus CADAM.
Autre innovation de la ligne 2, la métropole niçoise a décidé d’exclure la ligne aérienne sur l’intégralité du tracé. Jusqu’à présent, tant l’APS que les batteries avaient été limitées à quelques sections des réseaux concernés (Bordeaux, Reims, Tours, Angers et Nice).
Le tracé souterrain dans le centre, empêche la création d’un raccordement avec la ligne 1 . En revanche, deux stations proposeront une correspondance avec la ligne 1 : Jean Médecin et Garibaldi.
Initialement prévue en une seule étape, un premier phasage du projet est intervenu en 2013, avec une priorité accordée à la section Ouest entre la station Jean Médecin, la CADAM et l’aéroport, visant une mise en service en 2018. La section Est du tunnel, avec les stations Durandy, Garibaldi et Ile de Beauté, devrait ouvrir en 2019.
Le coût total du projet de la deuxième ligne atteint 770 M€ (valeur 2009), financés par l’Agglomération avec le concours de l’Etat (52,8 M€), du Département (50 M€), de la Région (26 M€), de l’aéroport (10,2 à 12,6 M€) et de l’Union Européenne (3 M€). La Métropole niçoise a contracté un premier prêt de 250 M€ auprès de la Banque Européenne d’Investissement et un second de la même somme auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations.
Les travaux de la partie en voirie ont débuté mi-2013. Les opérations préliminaires à la section souterraines ont été engagées en avril 2014. Le puits du tunnelier à pression de boue a été mis en chantier le 10 septembre 2014. Cependant, le percement du tunnel ne devrait commencer qu’en 2016. Les stations seront réalisées selon la méthode des parois moulées.
Le service prévu sur la ligne 2 repose sur un intervalle de 3 minutes sur le tronc commun et de 6 minutes sur chacune des branches. La prévision de trafic est de 105 000 voyageurs à la mise en service et de 140 000 en rythme de croisière. Le temps de parcours entre le port et l’aéroport devrait être réduit de moitié par rapport à l’autobus (26 min contre 1h03).
En dépit d’un tracé souterrain, le projet intègre le réaménagement des voiries, en faveur d’une priorité aux piétons et aux cyclistes, afin de ne pas laisser à l’automobile l’espace libéré par les autobus redéployés du fait de l’arrivée du tramway. Toujours dans l’objectif de limiter la circulation automobile dans le centre de Nice, 4 parcs-relais offriront dans un premier temps une capacité d’accueil de 1250 places. Le parking Saint Augustin, configuré dans un premier temps pour 750 places, devrait à terme en accueillir 3000.
