Surprise sur le chantier de déconstruction du Palais des Congrès d’Acropolis commencé début mai. Christian Estrosi révèle, ce jeudi 8 juin, que le taux d’amiante présent est trois fois plus important que prévu.
« Nous allons mettre un mois de plus de désiamantage de ce qui était initialement prévu parce que nous avons trouvé trois fois plus de quantité d’amiante que ce qui nous avait été indiqué au démarrage », annonce Christian Estrosi, maire de Nice, au pied du Palais Acropolis. Derrière lui, des grues s’activent autour des verrières en cours de désiamantage.
« Ici, l’amiante se trouve dans les joints, dans les mastic vitriers », précise Sonia De Spigeleir, chef de projet déconstruction à la Métropole Nice Côte d’Azur. Les déchets, au même titre que les ouvriers subissent un protocole strict afin de sortir de la zone, décontaminés.
Le sujet est « sensible« , a reconnu l’édile niçois. Mais il ne s’agit pas vraiment d’un scoop. Le bâtiment a été construit en 1984 tandis que l’interdiction de l’utilisation de l’amiante en France date de 1997. Le Palais Acropolis est ainsi bien représentatif de son époque.
La ville de Nice et les équipes en charge du projet confirment que l’amiante présent dans le bâtiment n’a pas représenté de dangers pour ceux qui y ont travaillé et pour ceux qui ont profité des activités proposées avant sa fermeture. « L’amiante, tant qu’elle est encapsulée, tant qu’elle est prisonnière dans un matériau, elle ne présente pas de risque sanitaire« , explique Nicolas Arbona, ingénieur en chef du projet de la Promenade du Paillon.
Aucun retard dans les travaux
Malgré cette découverte innatendue, le calendrier est respecté. Aucun retard n’est prévu. La phase de déconstruction a commencé début mai, après la fermeture du site en janvier et une fois les recours contentieux achevés. À l’heure actuelle, il est question de curage et de désiamantage sur les surfaces contaminées.
D’ici juillet 2023 et pendant un an, les travaux devraient être visibles de l’extérieur. « Tout l’été, on va voir petit à petit les deux extrémités (nord et sud) commencer à descendre de manière significative et de nouveaux paysages apparaître progressivement », explique Christian Estrosi. Le projet devrait être achevé courant deuxième semestre 2025.
Cette mauvaise surprise n’entraîne pas non plus un surplus en termes de coûts. Pour rappel, le budget de déconstruction du Palais des Congrès s’élève à dix millions d’euros.
Un cercle « vertueux »
La transition écologique est au cœur des raisons inhérentes à ce chantier. Le site en activité avec celui du TNN émettait 1 700 tonnes de CO2 par an. Le projet global est de créer une forêt urbaine de 8 hectares dans le prolongement de la Promenade du Paillon déjà existante. L’idée étant de créer un îlot de fraîcheur conséquent au cœur de la ville. « On construit une assurance pour le futur », partage Richard Chemla, adjoint au maire délégué à la Transition écologique et énergétique, à la Santé et au Bien-être.
« Nous n’allons pas démolir le bâtiment, mais nous allons essayer de récupérer un maximum d’éléments, bien au-delà de la réglementation. » Alors concrètement sur le chantier, intégrer la notion environnementale passe par du tri et du recyclage. L’ambition affichée dépasse le cadre légal qui fixe un taux à 70%. Nicolas Arbona déclare : « L’objectif de recyclage, de réemploi et de revalorisation est supérieur à 90%. »