Les socialistes azuréens l’ont plébiscitée et ce vendredi, c’est en personne que Ségolène Royal viendra les remercier à l’occasion d’un meeting qui, à la surprise de certains militants, se déroulera dans un quartier niçois de St Roch connu pour sa forte identité de gauche et dans une salle Leyrit qui résonne encore des grands combats de boxe ou des matchs de basket de haut niveau.
La campagne présidentielle est bien lancée et la ville de Nice comme la Côte d’Azur sera à nouveau le même bastion difficile à prendre par la gauche qu’en 2002 mais depuis le dernier scrutin municipal, les niçoises et les niçois ont fait preuve d’un nouvel intérêt pour la politique du Parti Socialiste local devenu pluriel par la force des choses. 33 ans qu’un candidat à la présidentielle ne s’était égaré dans la banlieue de Marseille et même si la veille, Ségolène Royal essaiera de faire vibrer le Dôme de la capitale provençale, elle poussera cette fois jusque dans une capitale de la Côte d’Azur qui n’en finissait plus d’attendre.
Après Philippe de Villiers, François Bayrou et en attendant Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen, la présidentielle 2007 a enfin permis aux candidats de la présidentielle de découvrir qu’il existait un département après les Bouches du Rhône et ce ne sont pas les niçoises et les niçois qui s’en plaindront.
Nice Premium donne la parole à Patrick Allemand, Vice-Président du Conseil Régional PACA, qui nous présente ce meeting pas comme les autres !
Nice Premium : Patrick Allemand, comment se déroule l’organisation du meeting de Ségolène Royal à Nice ?
Patrick Allemand : C’est dans une grande effervescence que se prépare la venue de Ségolène Royal à Nice.
L’équipe qui est au cœur de l’organisation ne compte plus ni son temps, ni son énergie pour que cette réunion soit une grande fête pour tous ceux qui viendront la voir.
Nice n’avait pas eu la visite d’un candidat socialiste depuis 33 ans ! C’est vraiment un évènement exceptionnel.
Alors, autour de cette organisation, il y a beaucoup de travail, beaucoup de stress, mais aussi une grande émotion et une immense joie. Les gens sont heureux, les militants aussi.
NP : Pourquoi avoir opté pour une petite salle (la salle Leyrit) plutôt que le Palais Nikaïa ?
PA : En effet, une date initiale avait été retenue par la direction nationale de campagne le 11 avril au Nikaïa.
Des contraintes d’agendas n’ont pas permis à Ségolène Royal de maintenir cette date. Il a donc fallu en trouver une autre. Celle du 23 mars a été choisie, puisqu’elle sera dans notre région depuis la veille. Comme vous le savez sûrement, un grand meeting régional aura lieu jeudi 22 mars au Dôme de Marseille.
De ce fait, non seulement la date, mais aussi l’esprit de son déplacement à Nice en a été modifié. C’est un souhait de la direction de campagne nationale, de ne pas effectuer deux fois consécutivement la même chose. Un grand meeting ayant lieu la veille, il nous a été demandé d’organiser une rencontre dans une salle de type gymnase ou halle de sport qui permet plus de proximité.
Le choix de la salle Leyrit s’est donc imposé, puisque c’est celle qui a la capacité d’accueil la plus importante (2 500 personnes), des écrans géants sont aussi prévus à l’extérieur pour qu’un maximum de personnes puissent profiter de cette visite exceptionnelle et attendue.
La salle Leyrit est située au cœur des quartiers Est, qui sont des quartiers populaires, mais aussi le berceau historique de la gauche niçoise. Ce sont des symboles importants.
Les autres candidats vont au Nikaïa, c’est leur choix. Quant à elle, son choix est ailleurs et c’est tant mieux.
NP : Que pensez-vous de cette campagne présidentielle ?
PA :C’est une campagne difficile bien sûr. Tout est fait pour brouiller les pistes, pour semer le doute.
La campagne n’a jamais été aussi médiatisée, on multiplie les sondages, ça n’a plus beaucoup de sens.
Les Français pour pouvoir faire leur choix en toute sérénité devront être particulièrement attentifs et clairvoyants. Je suis persuadé qu’au bout du compte, ils le seront.
Ségolène Royal garde le cap, comme elle l’a toujours fait. Sa campagne est différente, elle continue à innover.
Comme je viens de vous l’indiquer sur les raisons du choix de la Salle Leyrit, elle mène une campagne innovante et originale.
C’est vraiment une campagne de proximité. Elle continue comme elle l’a fait depuis le début avec les débats participatifs, à aller vraiment à la rencontre de tous. Ce n’est pas un vain mot, la preuve, elle a tenu à venir chez nous et c’est la première depuis 33 ans… !
NP : A votre avis, quels seront les candidat(e)s présent(e)s au second tour ?
PA :C’est très complexe mais je pense sincèrement que notre candidate y sera parce que les électeurs de gauche n’ont pas envie de se faire voler une seconde fois le vrai débat de société dont ils ont été privés le 21 avril 2002. Il ne doit pas y avoir de second tour droite-droite ou droite-extrême droite. Les cinq ans qui viennent de s’écouler montrent à quel point c’est nocif pour le pays.
Contre qui ? Tout dépendra de la répartition des voix de droite et d’extrême droite entre Bayrou, Sarkozy et Le Pen.
NP : Pour finir, quelles sont, selon vous, les raisons pour lesquelles il faut voter Ségolène Royal ?
PA :D’abord parce qu’elle porte un vrai projet de société différent. Un projet qui est celui des socialistes, mais aussi des citoyens. Le projet présidentiel de Ségolène Royal est tel que nous l’avons voulu au travers des débats participatifs. Cela lui donne donc une force et une légitimité supérieure.
Ensuite, parce qu’elle est la seule à pouvoir à la fois préserver nos valeurs qui fondent notre république française et notre modèle social tout en affirmant une volonté forte de la faire évoluer pour le sauver. Parce qu’elle rassemble et ne dresse pas les français les uns contre les autres.
Enfin, parce qu’elle démontre jour après jour qu’elle a les compétences. Vous avez du le remarquer, on lui en a demandé tellement plus à elle qu’aux autres. Cela l’a poussé à se dépasser. Je la trouve aujourd’hui nettement au-dessus.
