L’État islamique (Isis) a toujours massacré des civils en grand nombre pour montrer sa force et instiller la peur chez ses adversaires.
Juste avant Paris, les kamikazes d’Isis avaient tué 43 personnes à Beyrouth le 12 Novembre et 26 de plus à Bagdad le 13 Novembre.
Isis a revendiqué les attentats de Paris, en disant que la France a été la cible de représailles en raison de ses frappes aériennes en Syrie. Les attaques simultanées du vendredi 13 dans la capitale française sont des attaques rigoureusement planifiées.. Elles supposent une logistique de commandement para-militaire.
Isis dispose-t-elle d’une telle structure qui explique ces attentats suicides qui se déroulent maintenant à l’extérieur, en dehors de la Syrie et de l’Irak ?
Les attaques françaises d’Isis se déroulent à un tournant de l’organisation terroriste puisqu’elle se retrouve aujourd’hui attaquée sur plusieurs fronts : en Syrie par les Russes et maintenant par la France, en Irak par les Kurdes.
L’armée syrienne appuyée par des frappes aériennes russes a mis fin la semaine dernière au siège de l’aéroport d’Alep. Les Kurdes syriens, en coopération avec l’armée de l’air américaine, avancent au sud de la Syrie, autour de Hasaka, tandis que les Kurdes irakiens ont capturé dernièrement la ville de Sinjar à l’ouest de Mossoul.
La France vient de bombarder Raqqa. En perdant Mossoul et Raqqa, l’Isis est en train de perdre son emprise sur les champs pétrolifères du nord-est de la Syrie, d’où il tire jusqu’alors tous ses revenus et l’on parle de revenus colossaux.
Un autre des revers que vient de subir Isis est la perte de son principal point de passage de la frontière entre la Syrie et la Turquie, le point de Tal Abyad qui a été capturé par les unités de protection du peuple kurde syrien (GPJ).
Ainsi, la moitié de la frontière entre le Tigre et l’Euphrate est actuellement détenue par les Kurdes, ce qui rend l’accès d’Isis au monde extérieur beaucoup plus limitée qu’auparavant.
Daesh est donc en repli, dans les derniers temps il a perdu 25% des territoires qu’il avait conquis.
Isis s’est formé au combat en Irak et en Syrie. Une grande partie des troupes est constituée de mercenaires aux compétences militaires avérées.
Aujourd’hui, les combattants de Daesh représentent ainsi un mélange puissant de terrorisme urbain, de tactiques de guérilla et de guerre conventionnelle.
Les bénévoles fanatisés dont beaucoup de Français qui auraient auparavant voyagé à travers la Turquie pour rejoindre l’ISIS vont donc maintenant fournir de facto un bassin de main-d’œuvre exalté pour une utilisation locale dans des opérations suicides.
Il faudra une co-opération internationale accrue dans le domaine de l’intelligence pour faire face à ces périls potentiels.
Les derniers tragique événements de Paris ont montré que , pour le moment, on est loin du compte!
