Une dizaine d’associations locales s’opposent à la participation de Béatrice Venezi aux festivités de fin d’année à l’Opéra de Nice. Ils accusent la cheffe d’orchestre, proche de Giorgia Meloni, d’être « néo-fasciste ».
Faut-t-il séparer l’Homme de l’artiste ? Ici, la question est plutôt : doit-on séparer la cheffe d’orchestre renommée de ses idées politiques d’extrême droite ? L’opéra répond par l’affirmatif. Cependant, ce n’est pas un débat pour l’interassociatif azuréen (1), à l’origine de cette dénonciation. La réponse est, pour eux, évidente, c’est non !
Dans un communiqué de presse commun, publié le 10 juillet, quatorze entités du paysage associatif et syndical local partagent : « Dans un contexte de banalisation de l’extrême-droite et du fascisme, l’invitation faite à Mme Venezi à Nice constitue un geste politique que nous contestons et dénonçons fermement ».
La proche de Giorga Meloni, présidente du Conseil Italien, est en effet invitée à se produire à la tête de son Orchestre Philharmonique à l’Opéra de Nice pour Giselle dans le cadre des traditionnels ballets et concert du nouvel an. 8 dates sont prévues, du 21 au 29 décembre.
Ne pas alimenter le « néo fascisme italien »
Les associations reprochent à la municipalité d’avoir accepté de mettre en lumière cette femme politique qu‘ils qualifient de « néo-fasciste ». Et le timing de l’invitation n’aide pas. « La période privilégiée des fêtes de fin d’année » est pour eux synonyme « d’esprit d’échange et de partage ». Ce sont des valeurs qu’ils ne semblent pas attribuer à la cheffe d’orchestre.
Fille de Gabriele Venezi, ancien homme politique dirigeant d’un parti ouvertement fasciste intitulé Forza Nuova, pendant les années 2000, elle aussi s’est engagée en politique. Elle a le rôle de conseillère du ministre italien de la Culture, Gennaro Sangiuliano. Cette proximité avec le gouvernement italien, c’est ce qui ne plaît pas à l’inter-associatif.
« La mise en avant médiatique de sa qualité de femme pour justifier sa programmation dans la saison de l’Opéra de Nice n’est pas entendable, s’agissant d’un soutien du gouvernement italien qui prétend limiter les droits des femmes et affiche des valeurs comme « Dieu, famille, patrie », héritées de l’idéologie mussolinienne », écrivent-ils.
Le collectif appelle le maire à annuler l’événement
« La Ville de Nice n’a pas, sous couvert d’un événement artistique et en instrumentalisant l’Opéra de Nice, à donner un blanc-seing au néo fascisme italien », martèle le collectif.
La musicienne a réagi à cette polémique sur ses réseaux sociaux. Elle ne semble pas du tout avoir l’intention d’annuler sa venue à Nice bien au contraire, puisqu’elle écrit : « Le talent ne s’inclinera jamais devant des malheureux. »
Les signataires interpellent Bertrand Rossi, le Directeur Général de l’opéra de Nice Côte d’Azur ainsi que Christian Estrosi, maire de Nice pour leur demander de désinviter la cheffe d’orchestre italienne. L’artiste était déjà monté sur scène à Nice en 2022.
(1) Les signataires sont l’Association pour la Démocratie à Nice, Les Amis de la Démocratie, CDDF06, CGT MNCA, Comité antifasciste 06, EELV 06, Ensemble!-06, Nice au Cœur, Planning Familial 06, Roya citoyenne, Tous citoyens, Le rassemblement citoyen Viva !, NPA 06 et ATTAC 06.