Les polémiques autour des sondages des semaines précédentes qui, suivant les critiques, auraient surestimés la candidate du FN, se sont estompées à l’annonce du résultat final.
Et oui, une nouvelle fois, ils n’étaient pas bons ! Mais, cette fois-ci dans le sens contraire à celui des accusations : Marion Maréchal Le Pen a obtenu bien plus du pourcentage des voix qui lui était attribué et bat largement son rival Christian Estrosi avec un écart de près de 15 points (42 % contre 26 %).
Christophe Castaner, lui, prend 16 % et EE-LV/FdG se tient au dessus de la barre de 10% : un échec grave des listes de gauche auxquelles la course en solitaire n’a finalement pas réussi.
Marion Maréchal Le Pen se retrouve donc avec le vent en poupe à la sortie de ce premier tour de scrutin et peut considérer la victoire à portée de main.
De plus, elle sort en tête dans le décompte des voix dans beaucoup de communes, témoignage de l’adhésion des électeurs à sa liste, à sa personne ou aux idées de son programme.
Christian Estrosi, qui a mené une campagne à l’américaine avec une organisation riche en moyens et l’appui des barons locaux tous acquis à sa cause, subit un revers considérable.
Les chiffres définitifs le donnent en substantielle parité (37,91 contre 37,90 % !) avec sa rivale dans son fief des Alpes-Maritimes mais surtout, il est devancé dans les principales communes métropolitaines : Cagnes, Saint-Laurent, Carros, La Trinité, Menton ont vu la « blondinette » faire le plein de voix. Seul à Villefranche, Christian Estrosi a réussi à inverser la tendance. A Nice, dans son fief, le résultat* n’a été guère brillant non plus avec 42 % contre 33,9%
Si dans une triangulaire, il n’aurait eu aucune chance de rattraper Marion Maréchal Le Pen. Il peut encore garder espoir grâce au retrait dans la nuit de Christophe Castaner par discipline de parti suite à une injonction du Bureau politique national du PS qui le lui a demandé (comme aussi pour le candidat de la Région Nord-Picardie-Pas de Calais) : « Ce soir, je prends une décision lourde et difficile et c’est aussi ça être socialiste : avoir le sens des responsabilités. Avoir le sens des responsabilités c’est se retirer, je le fais avec beaucoup d’émotion avec beaucoup de peine. Je revendique comme socialiste d’être plus républicain que les républicains. Je connais votre déception mais nous devons tout faire pour faire barrage au Front national.
»
Une décision qui était dans l’air mais qui ne restera pas sans conséquence puisqu’elle privera les socialistes et la gauche d’une présence, même minoritaire, au Conseil Régional pour les 6 prochaines années.
Une demi-surprise tout de même, puisqu’elle était improbable dans la foulée des résultats : l’addition des voix de gauche (en cas de fusion des listes) était supérieure à celle de la liste de Christian Estrosi, ce qui rend plutôt mystérieux ce renoncement à priori.
Le temps nous dira bien un jour la véritable raison de ce retrait, qui en toute apparence, s’apparente à un sabordage : pourquoi ? pour qui ?
Reste à savoir si le report des voix se fera correctement ou si, plutôt, les électeurs de gauche ne choisiront pas de s’abstenir massivement.
Dans tous les cas d’espèces, Christian Estrosi ne pourra en tirer aucune gloire : s’il est élu par défaut, cela restera toujours une ombre pour lui. Et, en cas de défaite, il devra assumer inévitablement les effets néfastes d’une débâcle !