Le maire de Nice réclame la possibilité de former plus d’internes en médecine à Nice. Après une deuxième demande en avril, il réitère et adresse un courrier au nouveau ministre de la Santé.
Dans une lettre envoyée le 19 avril dernier, Christian Estrosi exprimait « sa plus vive inquiétude » aux ministres François Braun et Sylvie Retailleau. Alors que l’Université Nice Côte d’Azur demandait 245 postes d’internes en médecine pour l’année 2024, l’Agence Régionale de Santé PACA lui en avait attribué 199.
Le remaniement ministériel a vu François Braun être remplacé par Aurélien Rousseau au poste de ministre de la Santé et de la Prévention. Christian Estrosi n’ayant pas eu de retour satisfaisant de son prédécesseur décide de s’adresser au fraîchement nommé dans un courrier daté du 24 juillet. « Si un début d’évolution positive a pu être constaté, la situation reste néanmoins préoccupante et nécessite une réaction urgente« , écrit-il.
Dijon et Poitiers forment plus d’internes que Nice
Le maire de Nice estime que son territoire est trop mal servie par rapport à d’autres villes de France. En trois ans, Nice a gagné neuf postes tandis que Nancy peut se vanter d’en avoir 21 de plus ou encore Tours de former 45 internes de plus. « À ce jour, seules les facultés de Limoges et de La Réunion forment moins d’internes que Nice », déplore-t-il.
C’est pourquoi il demande au gouvernement de reconsidérer à la hausse le nombre d’internes formés à Nice « par une redéfinition des critères de répartition des postes d’internes au niveau national ». Le maire estime que Nice échappe à une attribution cohérente en raison de nombreux critères spécifiques au territoire qui ne seraient pas pris en compte par l’observatoire national de la démographie des professions de santé (ONPS).
Une situation démographique spécifique
Christian Estrosi s’explique : « De fait, le type d’activité exercée, le nombre de jours travaillés, l’âge (plus de 30 % des médecins inscrits au Conseil de l’Ordre dans les Alpes-Maritimes ont plus de 60 ans) ne sont pas pris en compte. Ceci pèse énormément sur les délais de rendez-vous qui sont de plus de 6 mois pour de nombreuses spécialités, et pour certaines qui sont aujourd’hui en incapacité de prendre en charge de nouveaux patients.«
« Sur la partie ouest de la ville de Nice, nous avons constaté 13 départs à la retraite de médecins généralistes en 2022-2023 et au moins 3 nouveaux à compter de janvier 2024. Les nouveaux médecins s’installent en libéral, sans participation aux activités de recours et de permanence des soins. Cette densité ne permet donc pas de répondre correctement aux besoins de la population », plaide-t-il.
« Selon la faculté de médecine, Nice accuse un déficit historique et devrait former 50 % d’internes de plus », partage l’édile. Peut-être que la troisième fois sera la bonne. Christian Estrosi avait adressé un premier courrier resté sans réponse en juillet 2022 avant de réitérer en avril dernier.