Les présidentielles approchent. Dans vingt mois sera connu le nouveau président de la république. Le seul candidat déclaré pour 2007 c’est Catherine de Médicis, auteur du livre « J’arrive ». Impossible de savoir qui c’est.
Le Niçois Alain Mourguy a été brièvement Catherine de Médicis avant de démentir. Il (ou elle) se joue de cette course à la candidature.
Et de cette course, les médias en raffolent. Les hommes politiques aussi. Ils font parler d’eux, aimantent la presse. Philippe de Villiers, Olivier Besancenot, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen ou même Bernard Tapie sont annoncés quasi-certain sur la ligne de départ.
Il manque le candidat des verts (Noël Mamère ou Dominique Voynet), du Parti Communiste ( Marie-Georges Buffet ou Robert Hue). Du 18 au 20 novembre au Mans se déroulera le congrès du Parti Socialiste. Qui de François Hollande, Laurent Fabius, Ségolène Royal, Jack Lang, Dominique Strauss-Khan sortira grandi de ce congrès ? Qui recevra l’adhésion de la majorité des militants PS ?
Telles sont les questions précédant ce rassemblement… Bref, tout le monde espère connaître le candidat socialiste pour 2007. A l’UMP, le même suspens : Jacques Chirac, Dominique de Villepin ou Nicolas Sarkozy. Leurs rivalités sont mises en scènes au détriment des actions gouvernementales. Tant pis pour eux, tant mieux pour la presse… Peut-être tant pis pour les citoyens. Mais tant mieux pour Catherine de Médicis.
Il joue sur le ras-le-bol des français et leur désamour de la politique. Les « vrais » candidats s’appuient sur des programmes qu’ils ne respectent pas. De toute façon les français ont des critères qui leur appartiennent.
Le candidat mystère ne fait que reproduire les futiles programmes des grands candidats. Chercherait-il à prouver que n’importe qui pouvait se présenter ? Il a prouvé qu’il était capable d’élaborer un programme. Encore faut-il qu’il prouve qu’il peut diriger une nation comme la France pendant un quinquennat, former un gouvernement, trouver des alliés dans le bicamérisme. Après cette énumération de compétences présidentielles, est-il utile d’évoquer l’obligation de maintenir le rôle de la France dans le monde?
Les électeurs ne se contentent de lire que les prospectus. Tout le monde est capable d’en élaborer un. Vous et moi. Chaque citoyen est capable de proposer des idées selon son idéologie, ses valeurs, ses priorités. Mais pour être un homme politique, il faut en avoir les compétences. On ne peut pas improviser. On n’a pas le droit d’improviser, de jouer avec les peurs.
Il faut être calé en Droit, en Histoire, en Géopolitique, en économie… « Calé », ce n’est pas seulement avoir de simples bases mais maîtriser parfaitement tous ces domaines. En ce moment se produit un lynchage gratuit des politiques. On oublie trop souvent que ceux sont des personnes incroyablement intelligentes, cultivés et sincères sur leur conviction. On caricature trop souvent : « tous pourris, que pour le pognon ». C’est trop facile. Trop réducteur.
Peut-on voter pour un candidat dont on ignore les compétences ? Peut-on faire confiance à quelqu’un que l’on ne connaît pas ? Une mère ne confie pas son bébé à un inconnu. Une voix est comme un enfant que l’on confie.
La politique c’est sérieux.
Vincent Trinquat
