Il avait créé la surprise se démarquant de Nicolas Sarkozy, auquel il est pourtant très lié, en déclarant que « plus on va à droite, plus on fait monter le FN », alors que l’ancien président de la République, partisan du « ni-ni », le critiquait (ainsi que Xavier Bertrand) pour avoir remercié la gauche de son retrait en affirmant que, même en cas de triangulaires, les deux candidats de la droite l’auraient remporté*.
Hier dans le discours prononcé après son élection, Christian Estrosi a été encore plus loin : « Je serai un Président libre qui gère la Région sans idéologie, ni parti pris ».
En effet, si les paroles seront suivies des actes, voici un Christian Estrosi pragmatique et inclusif, ouvert au compromis , à l’opposé du chef directif, un peu démagogo-populiste que l’on connait.
Une belle surprise, première déclinaison de son slogan de campagne » ça va changer » ? En fait, on aurait jamais cru que le premier à l’appliquer aurait été lui-même.
La campagne électorale en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a été de celle qui laisseront un souvenir : un président de droite , élu grâce aux voix par la gauche .
Son dernier acte s’est déroulé donc, ce vendredi 18 décembre, à Marseille.
Sitôt élu, Christian Estrosi a reçu des mains de son prédécesseur socialiste Michel Vauzelle son écharpe sang et or, aux couleurs de la Provence. «Un geste républicain» salué par le nouveau président de PACA,
Christian Estrosi a tenu à « saluer celles et ceux qui ont fait le choix de ne pas siéger ici et d’encourager à se rassembler derrière les idéaux républicains. »
La gauche qui dirigeait la région depuis 17 ans (1998-2015) n’a plus aucun représentant au conseil régional.
Le nouveau président de PACA a confirmé son intention de créer un « conseil territorial » consultatif, « où pourrons s’exprimer ceux qui ne siègent pas » et d’un « conseil des sages », réunissant les anciens présidents de région, MM. Vauzelle, Gaudin et Pezet.
Ce conseil aura pour mission de formuler des propositions qui pourront être débattues dans l’assemblée dès le 1er trimestre 2016.
Côté Front national, Marion Maréchal Le Pen, qui, pour sa première dans l’hémicycle régional s’est installée à la place 121, celle occupée par son grand-père Jean-Marie Le Pen, s’est interrogée sur la légalité de ce conseil territorial.
Puis, elle a annoncé la couleur: « Nous serons une opposition technique et politique, a-t-elle précisé. Nous voterons ce qui nous apparaît juste, comme nous le faisons dans toutes les assemblées ».
Au passage, à noter que le niçois Olivier Bettati sera un des deux Vice-Présidents du groupe.
L’assemblée régionale a élu ses 14 Vice-présidents : confirmé comme numéro deux de la Région, le 1er Vice-Président Renaud Muselier, on y retrouve aussi deux maralpins: la 4ème Vice-Présidente sera Françoise Bruneteaux, adjointe au maire de Cannes et le 11ème, Philippe Tabarot, frère de la député-maire du Cannet, Michèle.
L’occasion pour remettre un peu de paix dans les rivalités internes à la droite dans l’ouest du département.
