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25 novembre 2024

Et si l’autre moitié du ciel…

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Peut-on espérer combattre l’ignorance et protéger les enfants du fanatisme tant que l’autorité des femmes et leur légitimité , dans la vie familiale comme dans la vie publique ne sont érigées en valeurs premières ?


Une société ou un pays qui méprise la moitié de ses membres , et par extension la moitié de l’humanité , ne peut porter un projet de civilisation.

A ces questions, nous enregistrons une première réaction :

Nous voilà face à une question et une affirmation (qui parait répondre d’avance à la question), qui toutes deux méritent qu’on s’y attarde, parce que polémiques : la première concerne l’égalité entre les femmes et les hommes face à la loi.

Nul doute en France, l’égalité est gravée aux frontons de nos mairies et de nos écoles, inscrite dans notre Constitution. C’est la base même de toute démocratie partout dans le monde ; c’est elle qui permet l’éducation, l’émancipation et la prise en main par les femmes de leur destin.

Mais que voyons-nous dans les faits ? C’est en Inde, la plus grande démocratie du monde que l’on tue parfois encore les petites filles à leur naissance, que certaines femmes avortent quand se précise le sexe féminin de leur bébé, que l’on viole collectivement les femmes pour laver l’honneur des hommes.

Bien sûr ceci est interdit et puni par la loi, mais celle-ci se heurte à la coutume et à un système de castes que rien n’a pu faire disparaître. Et que dire chez nous, en France, du droit de vote, du droit à la contraception et à l’avortement, du droit de disposer de son corps qui n’ont été possible que depuis deux générations.

Mais si la démocratie n’est ou n’a pas toujours été garante de l’égalité, les pays aux régimes autoritaires ou théocratiques, les pays qui ne connaissent ni le droit de vote, ni l’égalité entre les femmes et les hommes, les sociétés, je ne veux pas parler ici de civilisations dans la mondialisation extrême ou nous nous trouvons, ou le droit coutumier et les règles religieuses ont pris le pas sur le droit civil et laïque, les sociétés qui laissent les femmes à l’écart de la vie publique, souvent dans l’ignorance et la déscolarisation précoce, ces sociétés qui marginalisent la moitié de l’humanité, seront toujours perméables à tous les fanatismes.

Et même si la démocratie ne protège pas de l’obscurantisme et des inégalités, c’est par une société qui donnera le droit de vote, l’accès à l’école et à la culture aux femmes, ou femmes et hommes seront reconnus égaux en droit, ou le droit civil ne sera pas calqué sur des préceptes religieux, toujours rétrogrades et inégalitaires quelle que soit la religion, que les fanatismes religieux et les extrémismes idéologiques pourront reculer.

Mais ne laissons pas de côté l’idée que le fanatisme et l’extrémisme, ne peuvent prendre racine que sur un terreau inégalitaire qu’il soit social ou économique. C’est pourquoi, dans nos sociétés ou l’égalité entre les femmes et les hommes est un fait (presque) acquis, le plus grand défi qu’il nous reste à affronter est bien celui de l’inégalité sociale, économique et géographique.

Jacqueline Devier
Déléguée fédérale à l’Égalité et aux Droits des Femmes du PS des Alpes-Maritimes

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