Patrick Allemand tourne la page de la politique régionale après l’élection de décembre qui s’est transformée en cauchemar: plus de socialiste dans l’hémicycle et donc plus de siège pour lui qui y a siégé pendant 18 ans.
» J’avoue une profonde émotion quand j’ai quitté pour la dernière fois mon bureau. Pour moi cela signifiait mettre la parole « fin »à tant d’années d’engagement » – dit en ouverture de ses voeux à la presse.
Et oui, se retirer avant le deuxième tour pour faire barrage au FN a été un acte lourd de conséquences. « Une décision difficile à prendre mais que je ne regrette pas. Les Républicains et le Front National sont nos concurrents politiques mais ils ne sont pas la même chose. A fortiori, je ne regrette pas notre désistement. La gauche reste sans voix ? Nous n’aurons pas le droit de parole officiel mais cela ne nous empêchera pas de nous exprimer »- continue-t-il avant de se laisser aller à la polémique: » Par ailleurs, c’est surprenant que ceux qui ont critiqué ce choix ( ndlr: la liste FdG/ écologistes ) , sont les mêmes qui critiquent le gouvernement socialiste en lui attribuant l’étiquette » de Vichy ». Mais en PACA, ils auraient préféré faire gagner le FN…. Ce n’est pas un manque évident de culture politique ? ».
La critique abrasive vers les anciens alliés mérite une précision: » Nous avons gouverné la région jusqu’au dernier en collaboration avec les élus de gauche et écologistes. En même temps, ils étaient en campagne électorale contre les socialistes pour des raisons nationales, sauf vouloir fusionner leur liste avec la notre au deuxième tour. Dites-moi où elle est la cohérence et ce que nos électeurs peuvent y comprendre ».
Et alors quelle est la formule gagnante ?: » Je reste partisan d’une union de la gauche ou des gauches dès le premier tour de manière à créer une offre claire aux électeurs et susciter une dynamique. Après, la fusion des listes au deuxième tour alimente la confusion et elle est plus négative que positive ».
Un sifflement aux oreilles de certains voltigeurs de la pensée et de la tactique alambique qu’on a vu en action durant cette dernière campagne électorale ?
Le futur politique de Patrick Allemand sera recentré sur le local, mairie et Métropole, les assemblées où il est élu et conserve le rôle du président du groupe d’opposition Un autre avenir pour Nice (PS,PRG,EE-LV).: Je ne m’engagerai pas dans une élection au niveau national en 2017″ a-t-il précisé en avançant des possibles bruits à ce sujet.
De même, il laissera à Xavier Garcia la responsabilité de la gestion du PS qui a besoin d’un sérieux coup de toilettage s’il veut reprendre le rôle qui devrait être le sien de principal parti d’opposition locale; Aujourd’hui on est bien loin du compte, avec une avancé impressionnante du FN et l’emprise de Christian Estrosi et les siens sur la ville et la métropole.
En effet, le chantier s’annonce vaste et avec un besoin évident de forces vives et de nouvelles têtes.
Patrick Allemand sait qu’il devra changer de braquet s’il voudra peser dans l’action politique : être le vigile et la conscience critique de Christian Estrosi et de sa majorité demande que cette belle ambition soit suivie des actes qui demandent, à leur tour, une organisation conséquente.
Pour le moment on ne peut qu’enregistrer ses propos: » Je ferait une opposition avec esprit constructif mais sans concession ».
Avec toutefois une allusion: » Maintenant que je n’ai plus d’obligations institutionnelles, ma parole sera plus libre dans le fond et en expression ».
On attend la suite…
